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Kolossale humiliation – Edito de Patrice Chabanet

« A la fin, c’est l’Allemagne qui gagne ». Ça, c’était avant. Depuis hier, la Mannschaft a fait mentir l’adage. La championne du monde 2014 a été proprement balayée dès le premier tour. Humiliant. Il faut remonter à 1938 pour trouver une élimination aussi prématurée du Onze germanique qui était quand même parvenu aux huitièmes de finale. Les explications de pareille déroute sont multiples : manque de motivation, absence de réalisme (domination outrageuse, mais stérile), stratégie hasardeuse etc. etc. On connaît la litanie chère à tous ceux qui refont le match. Ne faudrait-il pas y voir tout simplement une maudite loi des séries? D’autres champions sortants ont pris la tasse dès le début de la Coupe suivante : la France en 2002, l’Italie en 2010 ou l’Espagne en 2014. Il n’empêche, l’absence de l’Allemagne donne un tour étrange à la compétition. Il y manque, qu’on le veuille ou non, la référence du ballon rond, comme peut l’être le Brésil.

Dire que l’Allemagne est sous le choc tient du doux euphémisme. Cette défaite emblématique intervient au plus mauvais moment. La première puissance économique de l’Europe est confrontée à des crises qui altèrent son image. Le scandale du Dieselgate a sérieusement entamé la réputation du made in Germany. La crise politique, générée par la question migratoire, fait le lit d’une extrême droite aux relents nauséabonds compte tenu du passé. Bref, outre-Rhin, il n’y a pas que le ballon qui ne tourne pas rond. Certes, il serait hardi d’établir un lien de cause à effet entre ces maux de la société allemande, mais cela suffit à distiller le doute dans la population. Cela dit, on peut compter sur le pragmatisme de nos voisins pour se ressaisir. Le grave échec sportif d’hier sera décortiqué de manière clinique. On peut parier, sans risque de se tromper, que l’équipe qui participera à la prochaine Coupe du monde, ne se contentera pas de faire de la figuration. Quoi qu’il en soit, le Onze tricolore n’a pas à se réjouir. Lui aussi souffre des mêmes faiblesses que son homologue allemand. Un sombre présage ? Réponse samedi.

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