Le terrain des divisions – L’édito de Christophe Bonnefoy
L’Europe est divisée. La compétition est fratricide. Qui du Portugal, de l’Espagne, de la France ou encore de l’Allemagne deviendra champion du monde de football ? Aucune pitié, là-bas, sur les terrains russes. D’ailleurs, il n’est même pas dit qu’une nation africaine ou sud-américaine ne viendra pas voler la vedette à ceux qui s’y voient déjà, de ce côté de la Méditerranée ou de l’Atlantique. On est juste sûr d’une chose : on a échappé au pire. Si d’aventure les Etats-Unis s’étaient qualifiés pour cette phase finale, ce n’est pas sur le gazon que la compétition aurait été la plus féroce. Mais sur Twitter. Trump, en capitaine autoproclamé, n’aurait pas manqué une occasion de tacler l’adversaire.
Mais passons. C’est autour de sujets beaucoup plus sérieux qu’Emmanuel Macron et Angela Merkel se retrouveront demain, pour tenter de resserrer des liens plutôt distendus ces derniers temps. Oui, l’Europe est divisée. Notamment sur la douloureuse question de l’accueil des migrants. Il suffit, pour s’en convaincre, de se souvenir des récents échanges très inamicaux entre Italiens et Français. Mais aussi de jeter un œil sur cet “axe” contre l’immigration illégale qui fait craindre que l’huile ne soit un peu plus jetée encore sur le feu des dissensions.
Sur ce sujet précis, comme sur d’autres d’ailleurs, parler d’une même voix apparaît compliqué.
Le conseil franco-allemand s’efforcera donc, ce mardi, de redonner un peu de clarté à des discours qui deviennent inaudibles. De définir des positions communes. Et surtout, Emmanuel Macron, comme Angela Merkel, se donneront sans doute pour mission de reprendre la main au sein d’une Europe qui part dans tous les sens. Ils essaieront de rendre au couple franco-allemand une force de frappe – de persuasion pour le moins – plus aussi marquée qu’auparavant.