Alchimie – L’édito de Christophe Bonnefoy
Edito de Christophe Bonnefoy
Alchimie
Midi. L’heure n’est plus aux hypothèses, aux supputations, aux essais. Midi, l’heure de vérité. Ou 13 h 45, plutôt. On saura, alors, si le travail réalisé par Didier Deschamps depuis des années tient de l’accumulation d’expériences finalement ratées ou d’une savante alchimie qui a toutes les chances de devenir formule magique.
L’Euro 2016 et la finale, même perdue, ont rassuré sur la compétitivité de notre équipe nationale. La victoire en amical il y a quelques jours sur une Italie même diminuée, prouve que Mbappé et ses coéquipiers savent faire le spectacle… et surtout être efficaces. Mais le nul face aux Américains appelle à une certaine modestie – on l’appellera humilité -, au moment du coup d’envoi à Kazan. Certes, l’Australie n’est pas le Brésil ou l’Espagne. Mais les Bleus sont, par le passé, parfois rentrés de la moins bonne des manières dans leur compétition, même opposés à des nations réputées très faibles. Rappelons-nous 2002… Traditionnellement, ce premier match, s’il n’est pas mathématiquement celui du couperet, donne souvent des indices sur l’état d’esprit d’une équipe. Et sa capacité à viser haut.
En l’occurrence, le souci du sélectionneur n’est pas le talent de ses joueurs. Ils évoluent tous dans les plus grands clubs européens. Son problème – problème de riche, en fait – est de faire les choix, cruels parfois, qui donneront le sentiment de voir évoluer une équipe, et non une simple somme d’individualités. La fameuse alchimie. Certains resteront sur la touche… Mais on aimerait retrouver la devise qui résumait si bien la philosophie des Bleus en 2006, et avant cela forcément en 1998 : «On vit ensemble, on meurt ensemble». Et on gagne ensemble, espérons-le.