Vous allez voir… – L’édito de Christophe Bonnefoy
Vous ne regarderez plus jamais la télé comme avant. Voilà qui sonne comme un slogan déjà entendu, mais plein de promesses. On en serait presque à «vous allez voir ce que vous allez voir».
Sauf que… l’audiovisuel public répond finalement aux mêmes impératifs que toute entreprise. Il doit, lui aussi, viser l’équilibre financier. Les pistes de réflexion présentées par la ministre de la Culture, Françoise Nyssen, augurent effectivement d’une manière un peu différente d’appréhender son petit écran. Elles s’attachent à prendre à bras-le-corps l’éternel problème du coût de l’audiovisuel public. Et sans qu’elle ait besoin d’en dire trop pour le moment – sujet sensible -, on devine néanmoins vers quoi se dirige le gouvernement : des économies drastiques. France 4 devrait en faire les frais. Pour le coup, on sera bien obligé de regarder la télé différemment, puisque la chaîne passera à la trappe. On subodore, également, que le futur plan jouera la carte des regroupements. Des fusions, dirait-on dans l’industrie. Avec tout ce qui pourrait aller avec, en terme d’emploi.
Autre piste : passer à une stratégie numérique beaucoup plus appuyée. Comme un coup de jeune. Ou encore, en ce qui concerne la vocation première de France 3 par exemple, multiplier les décrochages régionaux. Revenir à plus de proximité, donc.
Pour l’instant, la ministre reste assez vague. Elle prend bien soin, d’ailleurs, de ne pas utiliser les mots qui fâchent et annonce un rendez-vous courant 2019. Mais on sent bien que ce qui se précisera dans quelques mois risque de ressembler à une révolution. Les syndicats sont déjà sur le qui-vive. Le téléspectateur, lui, regarde du côté de la redevance en s’imaginant passer, encore, à la caisse.
Ça va bouger, c’est sûr. Reste à savoir de quelle nature seront les ondes : bonnes ou mauvaises.