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Tout à gagner – L’édito de Christophe Bonnefoy

Zizou n’est pas un bavard. Il n’a jamais été de ceux qui fonctionnent à coups de petites phrases, de polémiques ou de grands discours. Comme joueur, c’est sur le terrain qu’il a montré son talent. Comme entraîneur, c’est en remportant des titres qu’il a très vite fait ses preuves. Comme communicant, chacun de ses mots – rares – a de l’impact. Les siens, hier, ont pesé. D’autant plus qu’ils étaient prononcés au moment où personne ne les attendait.

Celui qui est devenu une légende vivante un soir de juillet 1998 n’a rien perdu de sa superbe à la tête du Real. Trois coupes des champions d’affilée, voilà qui prouve, sans même avoir à argumenter outre mesure, que Zinedine Zidane aura été aussi performant depuis la touche que sur le gazon. Magicien face au but, sacré meneur d’hommes au bord du terrain.

Hier, le mythe a agi comme à son habitude. Il a fait ce que son instinct lui dictait. Le champion aurait pu, encore, tenter de partir à la course aux records, viser toujours plus haut, toujours plus fort.

Coup de tête ? Sans doute pas. Celui qui a tellement remporté a sûrement tout… à gagner à quitter son poste à la tête du Real. Même si la décision étonne, surprend, déçoit, il n’y a à l’évidence rien de plus difficile, pour un champion, que de s’effacer au sommet de sa gloire. Zizou a eu cette clairvoyance : il ne veut pas de la saison de trop qui assombrira le tableau. Le parcours chaotique en championnat cette année l’a d’ailleurs, peut-être, aidé à prendre sa décision.

Pour autant, on l’imagine mal passer totalement à autre chose. A plus ou moins court terme, il y a fort à parier que ZZ tentera de relever un nouveau défi. En Bleu, peut-être ? On ne sait pas, pour reprendre la fameuse expression d’un ancien président de la République, s’il y pense – déjà – en se rasant le matin. Nous, si.

 

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