Guet-apens – L’édito de Christophe Bonnefoy
Le monde du football a décidément ses raisons que la (bonne) raison ignore parfois. Dans le cas d’Adrien Rabiot, c’est sans doute une absence quasi totale du sens de certaines réalités qui a conduit le joueur du PSG à prendre de très haut le sélectionneur des Bleus, Didier Deschamps.
L’affaire Platini, elle, n’en est plus une selon la justice suisse. Elle l’a lavé de tout soupçon dans l’histoire du fameux versement de deux millions de francs suisses reçus de Sepp Blatter (tombé en disgrâce depuis, mais pour de bonnes raisons). Là, ce sont visiblement plutôt les jalousies qui l’ont mené à être traîné plus bas que terre. Et l’inexistence, ici de la part de ses concurrents potentiels à la tête des instances internationales, et de scrupules, et de cette raison qui freine les ardeurs les moins avouables, dès lors que le pouvoir suprême devient envisageable.
Disons-le clairement, on peut supposer que Michel Platini est tombé dans un véritable guet-apens, de la part de ceux qui n’auraient pas supporté, un jour, de le voir présider la Fifa, outil ô combien lucratif pour ceux qui font mauvais usage de leurs fonctions.
Ainsi, ses ennemis n’ont sûrement pas oublié, avant de sortir l’artillerie lourde, que l’un des plus grands joueurs de tous les temps avait aussi pas mal d’idées, y compris pour bousculer le mastodonte Fifa et débroussailler ces chemins jonchés de malversations diverses. La mauvaise herbe du football, qui chaque jour le pourrit un peu plus. Ils ont failli réussir leur basse besogne. Mais pourraient désormais répondre de leurs actes.
Michel Platini a déjà commencé à contre-attaquer, mais arrivera-t-il à déstabiliser une institution qui passe plus de temps à verrouiller les postes qu’à servir le football mondial ? Pas sûr.