Du style – L’édito de Christophe Bonnefoy
La Palme d’or était à Cannes hier soir, le faste à Londres. Et pourtant… le mariage du prince Harry et de l’ex-actrice Meghan Markle rassemblait tous les ingrédients d’un excellent scénario. Plus fort que Sissi !
Un prince devenu sage mais auparavant plus personnage digne de la jet-set que d’une famille royale. Une future épouse qui casse les codes et dont le parcours, forcément, n’est pas sans rappeler celui d’une certaine princesse monégasque. Une semaine à rebondissements, un père qui vient, qui ne vient plus, alimentant les rubriques people des journaux à scandale. Et, évidemment, le souvenir plus que présent ce samedi de Diana, la première à avoir dépoussiéré l’image de la cour britannique. Voilà qui aurait bien valu aux acteurs, sinon la Palme, au moins quelques prix d’interprétation.
Même les seconds rôles avaient de quoi charmer – et parfois surprendre – le téléspectateur. Par exemple le révérend Michael Curry, plus proche du prêche enflammé des églises américaines que de la sobriété trop habituelle des unions princières. D’ailleurs, c’est bien une chorale gospel qui a entonné “Stand by me” après le sermon. Aussi sympathique que surprenant.
On pourra toujours regretter le siècle passé. Certains résumeront simplement par «C’était mieux avant». La voix inimitable de Léon Zitrone, le côté hors du temps des familles royales, voire cette attitude presque hautaine des têtes couronnées en direction de leurs sujets. Mais le monde change, il évolue. Et il n’est franchement pas désagréable d’observer ces changements, quand ils sont synonymes de modernité. Même lors des mariages princiers. Ça n’empêchera pas de continuer à se moquer gentiment des chapeaux de la reine. Pour le coup, voilà qui fait partie des traditions qu’on aime ne pas voir disparaître.