Un rêve – L’édito de Christophe Bonnefoy
On attendait Paris, c’est Marseille. On espérait Neymar. Payet, Rami et Thauvin lui ont volé la vedette. Alors certes, on pourra toujours venir dire que l’Europa League est la coupe du pauvre. Celle du moins bon. Que seule la Champion’s League n’a de véritable valeur, dans un monde du ballon rond qui n’a souvent d’yeux que pour les Real, Barça, Juventus ou Manchester.
Il n’empêche que… le PSG s’est arrêté sans briller en 8e de finale de la plus prestigieuse des compétitions, alors qu’il était taillé pour tout renverser sur son passage. L’OM, lui, disputera une finale qui, au bout du compte s’il la remporte, apportera gloire et honneurs à une équipe qui en début de saison n’avait pas vraiment la faveur des pronostiqueurs, y compris en Ligue 1. Maigre consolation ? Aucunement.
Evidemment, hier, Salzbourg n’était pas le Real et Marseille n’avait pas la superbe de Barcelone. Et pourtant, le match fut épique. A frissonner de peur puis de joie. L’affiche, pour parler de façon triviale, aura de la gueule, le 16 mai, entre les Olympiens et l’Atletico Madrid. Qui plus est, elle se jouera à Lyon, quelque peu en bisbille actuellement avec le rival du Sud mais qui, souhaitons-le, ne verra dans les hommes de Garcia que les dignes représentants d’un football français qui n’a pour le coup qu’une envie : gagner et faire rêver. Et qui court, quand c’est nécessaire, dans le même sens.
Peu importe que la coupe, le soir d’une éventuelle victoire, porte l’inscription “Champion’s” ou “Europa”. Elle aura le même éclat du métal qu’on aime porter à bout de bras. Elle fera renaître chez les supporters la même fierté, la même excitation que lors du sacre marseillais en 1993. Déjà 25 ans…