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Un geste nécessaire – L’édito de Christophe Bonnefoy

Il arrive un moment où, quelles que soient les raisons d’une grève et sa légitimité, il devient nécessaire de prendre en compte la situation de ceux qui en sont les principales victimes. Ici, les usagers.
Le mouvement fractionné des agents de la SNCF finit par mettre hors d’eux tous ceux qui auraient voulu partir en vacances sereinement, ou tout simplement réussir à aller travailler librement. Ne parlons pas, évidemment, des conséquences économiques pour nombre d’entreprises – privées souvent – qui pâtissent directement de ces blocages à répétition.
Les indemnisations, annoncées vendredi par la SNCF à ses clients, sont diversement accueillies. Les voyageurs pourront toujours expliquer avec une gentille ironie qu’il ne servira à rien de payer moins cher un billet s’ils ne peuvent pas monter dans un train qui finalement… n’existe pas. Les collectivités, elles, font quasiment de l’annonce une affaire politique en réclamant plus, autrement, mieux…
Quant au dédommagement détaillé par la direction, on peut se poser la question de son objectif réel. A première vue, il peut séduire. Mais il ressemble plus à une usine à gaz qui risque bien de décourager nombre de clients. Jugez plutôt : certains abonnés «bénéficieront d’une réduction sur leur abonnement de mai ou juin (…) si moins d’un train sur trois a circulé sur leur ligne habituelle pendant les jours de grève». D’autres, de «bons d’achat, au prorata du nombre de jours de grève dans la semaine». Sortez vos calculettes.
La SNCF vient de faire un coup de com’ – même si elle ne pouvait de toute façon pas agir autrement -. Mais une seule chose importe au final : que les usagers puissent voyager en temps, en heure, sans redouter de se retrouver à quai… Basique, mas pas gagné.

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