Phénoménal – L’édito de Christophe Bonnefoy
La victoire est peut-être encore plus belle lorsqu’elle se joue sur le fil. A un ski près. Même pas. A quelques centimètres, pour ne pas dire millimètres. Et si elle permet, de surcroît, d’écrire une des plus belles pages du grand livre du sport, alors elle devient carrément historique.
Parmi les intouchables, la France avait déjà ses stars. On pourra citer les Platini, Zidane, Kopa, Douillet, Hinault, Riner, Perec ou Killy parmi tant d’autres. Il faut désormais y ajouter Fourcade. Martin de son prénom, vainqueur à l’arraché hier de la mass start à Pyeongchang et Français le plus titré aux Jeux olympiques d’hiver. Un champion qui, quoi qu’il arrive maintenant, aura marqué de l’empreinte de ses skis, non seulement sa discipline, mais aussi l’histoire des JO. Tout comme désormais, son nom sera inscrit en grosses lettres, aux côtés de ces grands champions français dont notre pays aime se souvenir… pour ne jamais oublier qu’il sait aussi donner dans l’excellence. On a un peu tendance à avoir la critique facile, quand il faudrait au contraire ne jamais cesser d’encourager ces athlètes hors du commun… mais faillibles aussi, parfois.
La nuit de samedi à hier a également offert à la France deux autres médailles, de bronze celles-là. En slalom géant, Alexis Pinturault est venu rappeler qu’il comptait parmi les valeurs sûres. En ski de fond, nos relayeurs ont, eux, fait aussi bien qu’il y a quatre ans à Sotchi.
De quoi reléguer au rang d’anecdote, presque, les soupçons de dopage chez les athlètes russes – qui ne concourent, rappelons-le, que sous drapeau neutre, précisément pour des raisons liées au dopage -. On pourra même sourire en apprenant que la suspicion concerne un membre de l’équipe de curling.
Mais pour l’instant, restons-en à l’exploit de Fourcade. Ce garçon est juste phénoménal.