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Le grand oral – L’édito de Patrice Chabanet

Depuis sa création en 1808, le baccalauréat a connu son lot de réformes. Un processus inéluctable lié à l’inflation des effectifs : 31 bacheliers en 1809, plus de 640 000 en 2017. On connaît les polémiques qui accompagnent régulièrement cette massification. Les uns y voient la démocratisation de ce véritable symbole. Les autres déplorent la dépréciation du diplôme. A son tour, le nouveau gouvernement veut apporter sa pierre à la modernisation de ce qui demeure un sésame vers l’université. C’est ce matin que Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Education nationale, va présenter au Conseil des ministres le nouveau bac qui devrait être opérationnel dès 2021. Il comprendra une partie regroupée autour de quatre épreuves écrites. S’ajoutera un grand oral, articulé autour de deux matières principales. La notation finale établira un panachage entre l’écrit, l’oral et le contrôle continu dans des proportions que l’on devrait connaître aujourd’hui.

Le grand oral a déjà fait parler de lui, c’est le cas de le dire. La principale critique qui lui est faite est qu’il pénaliserait les jeunes des classes populaires, moins rompues aux subtilités de la rhétorique. L’explication est spécieuse au pire, un contresens au mieux. Plus tôt un lycéen apprendra à s’exprimer, mieux il évoluera dans une société où la communication est la compagne obligée du lien social, au bureau, à l’usine, dans l’univers familial. A l’inverse, repousser à plus tard la maîtrise de la parole revient à pénaliser ceux qui n’ont pas cette facilité ou cet usage. Le manque d’aisance devient un handicap ou, pire, une inhibition. Si, d’ailleurs, les Français pratiquent si mal les langues étrangères, ils le doivent en bonne partie à un apprentissage surtout écrit. Les promoteurs du baccalauréat l’avaient bien compris. Les futurs bacheliers devaient passer leurs épreuves uniquement à l’oral et…en latin. La réforme Blanquer sera moins contraignante…

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