Stéréophonie – L’édito de Patrice Chabanet
Les Républicains et les socialistes nous ont joué en même temps l’air de la refondation. Ils l’ont fait, autre point commun, dans le cadre d’un conseil national. De cette expression stéréophonique, il ressort que les deux partis ont encore du pain sur la planche pour redevenir audibles. Incontestablement, le PS joue encore sa survie. La présidentielle et les législatives de 2017 l’ont pratiquement rayé de la carte. Il n’a plus de stratégie. Il a perdu des dizaines de milliers de militants. La vente de son siège de Solferino a pris valeur de symbole : le PS ne sait plus où il habite après le tsunami macronien. La validation, hier, des quatre candidats qui brigueront le poste de premier secrétaire est à l’aune de cette débâcle: Stéphane Le Foll mis à part, aucun n’est vraiment connu du grand public, ce qui est gênant pour partir à la reconquête de l’électorat de gauche. Qu’on le veuille ou non, le renouvellement des idées et des programmes doit être incarné par un leader. N’est pas Mitterrand qui veut…
A droite, la question du leadership ne se pose plus chez les Républicains. Ils ont désormais un chef : Laurent Wauquiez. De surcroît, si le PS a été emporté corps et bien l’an dernier, LR n’a été « que » sérieusement amoché, en conservant un bastion d’une centaine de députés. Pour autant, le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes n’est pas au bout de ses peines. Dans ses propos, il admet le principe d’une droite « diverse », mais ses partisans ont copieusement hué Valérie Pécresse. De quoi renforcer son image très droitière. Les juppéistes n’y vont d’ailleurs pas avec le dos de la cuillère en lui reprochant son mode de fonctionnement « stalinien ». A l’évidence, Laurent Wauquiez fait montre d’autorité dans un parti fissuré par les dissensions et le départ de figures emblématiques. Il doit resserrer les boulons, mais au risque de faire passer le curseur de la position autorité à autoritarisme. Et de bloquer le processus de rassemblement.