Décalage – L’édito de Christophe Bonnefoy
Donald Trump est sous la menace d’une enquête dite russe qui vient encore de s’accélérer, avec l’inculpation vendredi matin de l’emblématique Michael Flynn, son ex-conseiller à la sécurité. Mais voilà qui n’a pas l’air d’inquiéter outre-mesure celui qui semble se considérer comme intouchable. Au contraire, plus il est attaqué, plus Trump affiche ce sourire satisfait. Le maître du monde. Alors que ses adversaires, mais aussi le reste de la planète, se demandent si le Président des Etats-Unis aura les moyens de terminer son mandat – en résumé s’il ne va pas finir par être destitué -, lui continue de voir la politique intérieure et internationale comme un immense Monopoly dont il pourrait modifier les règles à sa guise. Sans se soucier du danger. Ni pour lui, ni pour les autres, évidemment.
Dans ce contexte, sa première grande réforme adoptée par le Sénat américain – celle de la fiscalité – est apparue à ses yeux bien plus importante que tout ce qui pollue son mandat depuis son entrée en fonction. L’affaire des vidéos anti-islam constituant ainsi le dernier épisode d’une année jalonnée de polémiques. La verve avec laquelle Trump a salué le vote des sénateurs montre à quel point il est embourbé politiquement, sur le plan intérieur. Même ses propres amis ne sont plus ses plus fidèles alliés, c’est dire…
Il est assez hallucinant d’assister à ce spectacle. L’adoption de cette réforme fiscale aurait dû, en temps normal, sinon passer inaperçue, en tout cas être analysée comme logique. Seulement, le Président américain a réussi à s’attirer tellement d’inimitiés dans son pays même, que cette victoire législative est quasiment synonyme d’exploit pour le milliardaire. Ça promet : Donald Trump vient seulement d’achever sa première année à la tête de l’Amérique.