Vivre décemment – L’édito de Christophe Bonnefoy
Vivre décemment – L’édito de Christophe Bonnefoy
Impossible de soupçonner les retraités de vouloir profiter du système. Bien au contraire. Par définition, leur carrière est derrière eux et leur nouvelle vie, la juste aspiration à récolter le fruit de décennies de labeur. Et encore. Eux ne le voient pas de cette façon ; ils souhaitent pouvoir vivre décemment chaque mois. Tout simplement. Leur fiche de paie, de leur premier emploi jusqu’à l’ultime tâche accomplie, leur a logiquement apporté l’espoir de pouvoir un jour profiter en toute quiétude de cet “après”.
S’ils sont descendus dans la rue, hier, c’est qu’ils jugent que ce n’est pas le cas. Ou pour le moins qu’ils ne méritent évidemment pas ce qu’ils considèrent comme une sorte de non-prise en considération de la part de l’Etat.
Les jeunes sont touchés de plein fouet par le chômage. Leur redonner du travail est la priorité des gouvernements successifs, tout comme celui d’Emmanuel Macron. Normal. Compréhensible, également, est cette équation imparable : qui dit chômage important, dit forcément cotisations moindres en direction des retraités. On connaît le problème, il pourrit la vie des ministres depuis longtemps. Et de bon nombre de retraités actuels et sans doute futurs, par la même occasion.
Ce n’est pour le coup pas tant la hausse de la CSG – de 6,6 à 8,3 % pour les retraités – qui inquiète, d’autant qu’elle pourrait être compensée, selon le gouvernement, par l’exonération de la taxe d’habitation. Mais ce sentiment diffus que les seniors sont parfois les grands oubliés de la société et même, qu’ils sont trop facilement et systématiquement mis à contribution lorsqu’il devient primordial pour le pays de résorber les déficits. A tort ou à raison.