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La hache et le fleuret – L’édito de Patrice Chabanet

La hache et le fleuret – L’édito de Patrice Chabanet

On connaît la phrase culte de Bernard Blier dans les Tontons flingueurs : « Moi quand on m’en fait trop, je correctionne plus : je dynamite, je disperse, je ventile… » Dans un registre bien moins comique, Donald Trump a repris la même idée, hier, devant l’Assemblée générale des Nations-Unies. Kim Jong-Un lui en fait trop. Alors, il prévient : il est prêt à infliger une « destruction totale » à la Corée du Nord. Dans son viseur aussi, dans l’ordre : l’Iran, Cuba et le Venezuela. Fidèle à sa réputation, le président américain avance sur le terrain diplomatique à coups de hache. Son credo : America first et pas de pitié pour les ennemis des Etats-Unis. Un programme carré qui ne mentionne même pas les désordres climatiques qui, pourtant, secouent régulièrement le Sud de son pays.

Après ce discours en rafales, l’intervention d’Emmanuel Macron ne pouvait pas avoir la même puissance de feu. Le chef de l’Etat français a opposé l’idéal « multilatéraliste » à la vision unipolaire de son homologue américain. Il a plaidé pour le dialogue et la paix, là où le monde est en tension. Autrement dit, il a pris l’exact contre-pied de Donald Trump, mais il l’a fait à fleuret moucheté.

Les apparences sont peut-être trompeuses. Les deux hommes expriment des divergences de fond sur des dossiers sensibles, ce qui ne les empêche pas de s’apprécier dans leurs relations personnelles et de le faire savoir. On peut y voir la complémentarité des caractères ou, plus subtilement, une répartition des tâches sur la grande scène internationale, avec un Trump jouant le « bad boy » et un Macron s’inscrivant dans le registre de la raison. N’oublions pas non plus que l’un comme l’autre viennent du monde des affaires où l’on ne fait pas du consensus une religion. Le président français, avec d’autres dirigeants, saura sans doute convaincre le locataire de la Maison Blanche de ne pas vitrifier la Corée du Nord. Il lui sera beaucoup plus difficile de lui faire entendre raison sur le réchauffement climatique.

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