L’histoire de la bouteille – L’édito de Christophe Bonnefoy
L’histoire de la bouteille – L’édito de Christophe Bonnefoy
L’épilogue du long et douloureux épisode GM&S, c’est un peu l’histoire de la bouteille à moitié pleine ou à moitié vide. En validant la reprise partielle de l’équipementier automobile par GMD, la justice ouvre la voie à la sauvegarde de 120 emplois sur 276. Ce qui veut dire, bien évidemment, qu’elle pousse aussi la porte pour la mise hors jeu de 156 personnes, même si elle regrette dans sa décision «le petit nombre de salariés repris» en même temps qu’elle constate le sérieux de l’offre en termes de «garanties industrielles et financières».
Des dizaines de drames humains vont se nouer, pour les «blessés» – selon les termes des salariés conservés par GMD concernant les futurs licenciés – restés sur le carreau et leurs familles. Il y a donc deux façons de voir les choses, mais qui au final ne peuvent satisfaire personne et aboutissent à un constat de semi-échec.
La décision tombée hier était attendue et le baroud d’honneur tenté devant un site de PSA dans l’Allier n’aura finalement pas servi à grand-chose. Tout comme les actions annoncées par les syndicats pour améliorer les conditions de reprise risquent de n’être qu’un coup d’épée dans l’eau, ou presque.
Cette issue mi-figue, mi-raisin reflète malheureusement la situation de nombreux sites industriels sur notre territoire : au cœur de régions sinistrées – ici la Creuse -, les tentatives répétées pour sauver ce qui peut l’être s’apparentent à une mise sous respiration artificielle. Pour, au bout du bout, en arriver à débrancher la machine à garder la tête hors de l’eau.
GM&S devrait – au moins – arriver à survivre. Ce n’est pas le cas de tout le monde, notamment dans cette catégorie des sous-traitants, très largement représentée dans notre tissu hexagonal.