Fou dangereux – L’édito de Christophe Bonnefoy
Fou dangereux – L’édito de Christophe Bonnefoy
On est au moins sûr d’une chose avec la Corée du Nord. Le pays ne fait pas partie des destinations les plus prisées des touristes. Et quand bien même ces derniers décideraient de faire le choix de l’originalité, ils se trouveraient confrontés à deux problèmes : entrer dans le pays, et le cas échéant, pouvoir en sortir.
Cette Corée-là est sans doute l’une des zones les plus isolées du monde, tant politiquement que géographiquement, au final. D’une part parce que son dictateur paranoïaque – c’est presque une lapalissade – voit dans tout ce qui n’est pas nord-coréen un ennemi possible ou déjà déclaré. D’autre part parce que le reste de la planète, justement, a choisi de répondre aux accès de folie de Kim Jong-Un par des sanctions qui l’isolent de facto, même si ce ne sont que des coups d’épée dans l’eau.
Comment, dès lors, répondre au tir de bombe H effectué ces dernières heures, nouvelle mais peut-être pas ultime provocation d’un homme entré dans une dangereuse surenchère ? Compliqué. On pourra difficilement isoler encore un peu plus Pyongyang. Les réactions internationales, les condamnations allemande, française, entre autres, ne sont finalement que des mots répétés inlassablement, comme des discours en boucle devenus totalement inaudibles et donc sans effets. Donald Trump, lui, semble avoir trouvé un partenaire de jeu. Les provocations répondent aux provocations dans une sorte de mano a mano sans fin… et potentiellement explosif.
La tension était palpable. Elle est montée d’un cran. La porte est désormais ouverte à pas mal d’options, y compris la plus extrême : une réponse militaire.
De toute façon, face à la folie d’un homme, on voit mal quelle solution pourrait s’avérer la plus efficace. C’est le plus angoissant.