Commentaires (0)
Vous devez être connecté à votre compte jhm pour pouvoir commenter cet article.

Le graal – L’édito de Christophe Bonnefoy

Le graal – L’édito de Christophe Bonnefoy

Les yeux étaient tournés hier soir vers le stade de Roudourou. A Guingamp, Neymar faisait en effet ses premiers pas sous les couleurs du PSG. Chaque dribble valait de l’or. Et pour cause. A 222 millions d’euros la transaction, la star planétaire a dû se dépenser sans compter.
Mais hier matin, c’est un autre or qui a fait briller les valeurs du sport, et par la même occasion nos yeux de spectateurs. Celui de Yohann Diniz, sur le 50 km marche des Mondiaux d’athlétisme à Londres. A 39 ans, le Rémois décroche enfin le Graal. Non que le champion ne soit déjà auréolé de nombreux titres. Il est triple champion d’Europe et détenteur du record du monde de la discipline. Mais on se souvient, aussi, de ses échecs, et particulièrement de ces tristes Jeux de Rio. De ces images qui resteront, malheureusement : celles d’un homme à bout de force, qui s’écroule sur le bitume et se relève, à peine conscient. La victoire d’hier n’en est que plus belle. Diniz est, enfin, roi du monde. La marche n’est sans doute pas la discipline la plus spectaculaire. Les déhanchés des champions ne donnent pas vraiment dans l’esthétisme. Mais eux, vont jusqu’au bout de leurs forces.
Et évidemment, on n’est pas là dans le marchandage à coups de dizaines de millions d’euros. Que rapportera Diniz de Londres, si ce n’est cette fameuse médaille ? Sûrement pas les contrats mirobolants qu’on connaît dans d’autres sports.

Reste qu’entre les exploits sur le gazon des Neymar, Messi, Ronaldo et la souffrance d’un Diniz ou d’autres galériens de l’athlétisme, notamment, on préfèrera s’incliner devant l’abnégation et les sacrifices des seconds. Les émotions sont différentes. Mais celles que génèrent les forçats du sport sont peut-être encore plus intenses que l’hystérie provoquée par les surdoués du ballon rond.

Sur le même sujet...

édito
Secousses sociales – L’édito de Patrice Chabanet
Edito

Les tumultes qui secouent la scène internationale ne parviennent plus à couvrir les craquements de notre économie. Casino et Duralex, pour citer des noms emblématiques, luttent pour leur survie à(...)

édito
L’air étonné – L’édito de Christophe Bonnefoy
Edito

Il fut un temps où La France insoumise avait un potentiel pouvoir de séduction. Une époque où le côté Robin des Bois pouvait agir comme un aimant auprès des électeurs,(...)

édito
America is back – L’édito de Patrice Chabanet
Edito

Joe Biden veut aller vite. Trop de temps perdu dans les guérillas de politique intérieure. Des semaines et des semaines à faire attendre les Ukrainiens. Dans une démarche de compensation,(...)