Désunion – L’édito de Christophe Bonnefoy
Désunion – L’édito de Christophe Bonnefoy
A chaque jour son lot… d’œufs contaminés et d’éléments nouveaux, dans ce qui ressemble de plus en plus à un scandale à l’échelle – au moins – européenne. Quinze pays de l’UE sont désormais touchés, avec la découverte, hier dans le nord de l’Espagne, de produits infectés.
L’Europe, justement… L’enquête déterminera les responsabilités et elle semble avancer à grands pas. Mais à peine une semaine après l’éclosion de l’affaire, la recherche de la vérité révèle surtout la mésentente qui règne entre les partenaires de la zone, plutôt qu’une nécessaire cohésion. Le beau concept d’une Europe soudée nécessiterait que les coudes se serrent, plutôt que de désigner systématiquement son voisin à la vindicte. Au contraire, c’est plutôt l’ambiance de cour d’école qui prédomine. La France et l’Allemagne grondent vertement la Belgique et les Pays-Bas pour leur gestion calamiteuse de l’affaire. La Belgique, elle, tance les Pays-Bas pour n’avoir réagi que tardivement à une information anonyme datant de novembre 2016. C’est dans la difficulté qu’on reconnaît une famille soudée. Ou pas.
Et on n’en a peut-être pas fini avec les mauvaises surprises. Il y a quelques jours, l’impact potentiel sur notre santé était minime. Aujourd’hui, selon l’Agence de sécurité de l’alimentation, la quantité maximale d’œufs contaminés pouvant être consommés presque sans risques est… d’un par jour pour un enfant de 1 à 3 ans. Un seul. Inquiétant.
Pour l’anecdote, et parce qu’il faut bien sourire, pendant qu’on le peut encore, l’une des deux sociétés pointées du doigt dans cette lamentable affaire par le lanceur d’alerte Nick Hermsen, a pour nom ChickFriend. Ce qu’on peut traduire par “l’ami des poulets”. Plus pour longtemps, s’il s’avérait qu’elle s’est effectivement rendue coupable d’une fraude.