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Le Grand Charivari – L’édito de Patrice Chabanet

Le Grand Charivari – L’édito de Patrice Chabanet

Le grand chambardement happe tout sur son passage. A peine nommé, le gouvernement vient d’en être victime. Quatre ministres, et non des moindres, dégagés. Le remaniement qui ne devait être qu’un toilettage post-législatif est devenu une opération majeure avec des contraintes bien spécifiques : respecter les savants dosages entre hommes et femmes, entre politiques et personnalités de la société civile, entre les deux composantes de la majorité. Mission accomplie sur le papier. Reste à connaître l’impact sur l’opinion publique : impression de déjà-vu et de désordre au sommet de l’Etat ou bien crédit donné à un président qui sait trancher dans le vif ? Les prochains sondages nous fourniront une première indication. Les adversaires de la nouvelle majorité ont trouvé en tous les cas un angle d’attaque. Réaction normale de partis qui eux aussi ont été pris dans les filets des emplois fictifs.
Le tohu-bohu provoqué par la démission de François Bayrou et de ses deux collègues du Modem a quelque peu estompé une autre conséquence du chamboule-tout : la constitution d’un groupe dissident à droite qui réunit les « constructifs » autour de leur chef de file Thierry Solère. Le parti LR n’en est pas à l’état de coma dépassé du PS, mais il va au-devant d’une sérieuse explication de gravures entre les tenants d’un wait and see bienveillant à l’égard du gouvernement et les partisans d’une opposition radicale.
La sortie de quatre ministres fraîchement nommés montre une évolution historique de la moralisation de la vie politique. C’est ce que retiendra l’Histoire, plus que les aspects stratégiques du remaniement. La jurisprudence Balladur est balayée. Le siège éjectable pour les ministres en place ne fonctionne plus à partir de toute mise en examen, mais dès qu’il y a enquête préliminaire. En clair, une révélation relayée par deux ou trois médias peut suffire à déclencher la machine judiciaire. Pendant longtemps, le personnel politique de l’ancienne époque, comme on dit aujourd’hui, a été protégé par le mur d’une certaine impunité. D’où une forme de colère démocratique, avec l’apparition d’un nouveau risque : le soupçon généralisé.

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