Mauvaise passe – L’édito de Patrice Chabanet
Mauvaise passe – L’édito de Patrice Chabanet
Les défaillances de la Première ministre britannique ne sont plus à mettre au compte de la malchance. Elles remettent en cause directement des choix que l’on peut qualifier de malheureux, pour ne pas dire hasardeux. Ainsi Theresa May provoque des législatives anticipées, pour s’assurer le soutien d’une majorité plus forte avant les négociations sur le Brexit. Elle rate sa campagne, en sous estimant son adversaire travailliste. A l’arrivée, elle se retrouve avec moins de députés qu’au départ. Plus récemment, elle va à la rencontre des pompiers qui ont combattu le terrible incendie de la tour Grenfell, à Londres, mais elle « oublie » de voir les habitants du quartier. Finalement, elle les reçoit le lendemain au 10, Downing Street. Mais le mal est fait. Au passage, elle se voit administrer une leçon de bonne gouvernance de la part de la reine d’Angleterre qui, elle, n’a pas omis de rencontrer les familles des victimes. Pour couronner le tout, Elizabeth II, a profité, hier, de la célébration officielle de son anniversaire pour évoquer « la très sombre humeur nationale », un euphémisme royal pour parler de la sourde colère qui monte dans la population. Les trois attentats commis en trois mois et l’incendie de Londres ont mis au jour en effet des dysfonctionnements qui ne doivent rien au hasard.
Theresa May voulait un Brexit dur. Les revers qu’elle accumule l’ont affaiblie. Ils risquent de ramener ses ambitions à de plus modestes proportions. On le verra dès demain avec l’ouverture des négociations officielles. Tout indique que les partenaires du Royaume-Uni ne seront pas enclins à lui faire des cadeaux. Ils ont pris le référendum sur le Brexit comme un affront. Ils entendent le laver, d’une manière ou d’une autre. La mauvaise passe de Theresa May risque fort de se terminer avec de nouvelles élections anticipées. Et de nouvelles déconvenues.