L’atout France – L’édito de Patrice Chabanet
E CIEL de l’économie française s’éclaircit. Dernier exemple en date : la forte progression des investissements étrangers dans notre pays. Ils ont fait un bond de 30 % en 2016, selon le baromètre annuel du cabinet Ernst & Young. Tendance confirmée par un autre cabinet conseil, AT Kearney, qui relève que la France est remontée à la 7e place mondiale en termes d’attractivité. Elle n’occupait que la… 17e place en 2012. Visiblement, les milieux économiques étrangers nous jugent moins sévèrement que nous-mêmes.
Les raisons de ce rebond sont multiples. Il y a les facteurs structurels. La France demeure une puissance non négligeable, dotée d’infrastructures modernes (voies de communication, tissu universitaire et recherche), et d’un art de vivre reconnu mondialement. C’est important pour toute implantation nouvelle, tant pour son fonctionnement que pour faire venir des cadres et leurs familles. Il y a aussi les facteurs conjoncturels : des mesures, comme le CICE, finissent par séduire les investisseurs.
Les créations d’emplois générées par ces investissements étrangers pèsent peu – des dizaines de milliers – par rapport à l’ampleur du chômage. Mais l’impact va bien au-delà : il modifie l’image de la France engluée dans l’immobilisme. On connaît l’influence de l’image dans la motivation des décideurs. Sans parler de la large couverture de l’élection d’Emmanuel Macron par les médias internationaux qui recentrent les projecteurs de l’actualité sur notre pays. Cela dit, l’éclaircie constatée doit être confirmée dans le temps. Notre pays conserve la réputation d’être enserré dans un maquis de normes et de contraintes administratives. C’est pourquoi, d’ailleurs, les investisseurs étrangers restent plus attirés par l’Allemagne et le Royaume-Uni. Le Brexit pourrait toutefois changer la donne et donner davantage de chances à la France…