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La belle histoire de Pascal Desanlis

Le sourire aux lèvres, Pascal Desanlis parle avec passion et enthousiasme de son nouveau métier qui n’est, en fait, qu’un retour aux sources. Après avoir été informaticien, l’homme est devenu agriculteur en 1986, à Maizières-lès-Joinville. Il est alors naisseur-engraisseur de porcs avec 49 truies et 400 places dans des bâtiments en auto-construction et avec, déjà, une spécificité : l’élevage sur paille et non pas sur béton. En 1996, en pleine crise ESB chez les bovins, l’élevage se développe encore avec la conduite des truies en plein air pour leur gestation, la naissance et le sevrage des porcelets. En 2000, il prend la crise du cochon en pleine face avec un prix de 0,76 €/kg. Il a beau courber le dos, en 2001, il ne lui reste plus que six mois de survie financière. Il décide alors de passer son permis “super-lourd” pour travailler à côté. Il roulera pendant quatorze ans avec le maintien, en parallèle, d’un atelier d’engraissement qui lui a permis de garder son autorisation d’exploiter.

La belle histoire de Pascal Desanlis

En 2015, cet atelier est quasi-ment insignifiant et, en 2016, l’arrivée de Jordan Lacquit dans la famille, en tant que gendre, est un véritable tournant. En rigolant puis plus sérieuse-ment, ils parlent ensemble et avec sa fille Eléna, de la relance de l’activité avec, en plus, la volonté de développer l’aspect transformation et vente directe. Jordan Lacquit peut ainsi valoriser son CAP boucher ainsi que son BEP Pro.

Les deux hommes démissionnent de leur précédent travail en juin 2016 et, après quatre mois de démarche administrative, ils créent, en novembre dernier, la société “La cochon’ail maiziéroise” avec Eléna comme présidente. Pascal Desanlis explique son choix : «Pour répondre à de nouveaux choix de consommation et pour développer les circuits courts et les produits de proximité». De plus, il ne se retrouve pas dans le système agricole actuel qui l’a laissé tomber lorsqu’il était dans la misère. Il a d’ailleurs préféré travailler avec la Chambre de commerce et d’industrie. Il n’est pas dans la logique de l’agrandissement permanent mais dans la maîtrise de son produit, de A à Z. Tout en pratiquant des prix identiques aux grandes surfaces, il se dégage des marges grâce à la suppression des intermédiaires. Il vend un concept d’élevage unique basé sur des choix précis dans la conduite du cheptel, l’alimentation et les races. Aussitôt la décision prise, l’élevage de porcs a été remis en place dans les anciens bâtiments et dans les parcs, sur 7 ha. Avec 20 reproducteurs, la moitié de l’effectif est déjà là et la phase de développement permettra de monter à 40. Aujourd’hui, les 20 reproducteurs et les huit porcs abattus et transformés par semaine permettent à peine de satisfaire la demande. Alors que l’équipe envisageait d’aller sur les marchés et de faire une tournée dans les villages voisins, elle doit se “contenter” des ventes au magasin, à Maizières, avec à la clé, deux embauches, un boucher et une vendeuse. En fait, les trois associés sont vic-times de leur succès et ils ont pu s’en apercevoir dès les portes ouvertes organisées le 30 avril dernier. Avec une communication via les réseaux sociaux et un site Internet, ils ont attiré près de 1 000 personnes alors qu’ils en attendaient 300 !

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