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Un centre de soins face au désert médical

La CPTS compte un salarié, une coordinatrice, Lise Nolson.

Santé. Face à un accès aux soins complexe, la communauté professionnelle territoriale de santé travaille à la création d’un centre pour les soins non programmés. Pour le moment, aucune date et aucun lieu ne sont encore définis, mais cela ne saurait tarder.

« Un médecin généraliste doit s’occuper à la fois des soins chroniques et des soins d’urgences. Nous entendons parfois des urgentistes dire que nous ne faisons pas notre travail. Il est vrai que certains soins qu’ils dispensent devraient être gérés par les médecins généralistes. Mais nous sommes débordés au même titre qu’eux », explique le médecin généraliste et vice-président de la communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS) du centre Haute-Marne, Thierry Geuze.

Face à cette surcharge de travail, autant pour les généralistes que pour les urgentistes, la CPTS élabore actuellement un centre de soins non programmés. Ces soins se réfèrent à « tout ce qui nécessite rapidement un traitement, mais qui ne met pas en cause le pronostic vital du patient », expose le docteur Geuze. C’est notamment le cas des cystites, des lumbagos ou encore des otites.

Ces pathologies sont habituellement diagnostiquées et traitées par un médecin généraliste, mais avec la situation de désert médical, obtenir un rendez-vous revient à décrocher le numéro gagnant au loto. « Chaque jour, la secrétaire de notre cabinet ne peut pas traiter entre 50 et 100 appels. Elle ne peut pas faire d’autres missions que de répondre au téléphone », déplore le médecin.

Coordination

Le centre de soins non programmés permettrait aux patients ne pouvant pas avoir un rendez-vous de consulter sans passer par les urgences ou le SAMU. Compte tenu du nouveau forfait urgence de 20 € lors d’une entrée aux urgences non suivie d’une hospitalisation, cela ne peut qu’être bienvenu. « Le centre ne va pas régler le problème du désert médical. Nous cherchons à limiter l’hémorragie », soutient Thierry Geuze. Par ailleurs, il rappelle que « même s’il y a assez de généralistes, il n’y aurait pas de suivi parce que nous manquons de kinésithérapeutes, d’orthophonistes et de spécialistes en général ».

Des centres de soins non programmés existent déjà dans d’autres régions de France. Ils fonctionnent grâce à un numéro unique sur lequel les patients peuvent prendre rendez-vous. Pour l’organisation, afin de connaître les disponibilités des médecins, il faut donc mettre en place un agenda partagé. Ce sur quoi travaille actuellement la CPTS. Si l’emplacement du centre n’est pas acté, « nous aimerions bien qu’il soit dans le bâtiment de médecine de garde », confie Docteur Geuze. La CPTS pensait disposer d’un centre opérationnel en septembre 2021, mais sa création tarde.

Pour le moment, quatre médecins sont impliqués dans ce projet. Parmi eux, deux sont membres de la CPTS. Ce manque d’engouement des praticiens, s’explique par leur volonté de « ne pas déprogrammer leurs patients pour d’autres », indique Thierry Geuze. De fait, un médecin qui dispenserait des consultations au futur centre de soins non programmés ne pourrait pas être dans son cabinet avec sa patientèle.

Julia Guinamard

j.guinamard@jhm.fr

Zoom sur la communauté professionnelle territoriale de santé

Les communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS) ont été créées en 2016, à la suite de la loi de modernisation du système de santé. Elles visent à élaborer un projet de santé répondant aux besoins en soins d’une zone géographique avec l’appui de professionnels, de structures médico-sociales et des collectivités. Ses missions s’articulent autour de l’accès aux soins, de l’organisation d’un parcours de soins pluridisciplinaires, de l’attractivité du territoire et de la prévention face à certaines maladies.

La CPTS du Centre Haute-Marne s’appuie sur les Communautés de communes Meuse Rognon et des 3 forêts, ainsi que sur la communauté d’Agglomération de Chaumont. Elle s’adresse ainsi à 12 ehpad, 13 structures médico-sociales, quatre compagnies d’ambulance, un hôpital, une clinique, un centre médical de psychiatrie générale et 262 professionnels libéraux.

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