Des dessins pour comprendre le monde et l’actualité
Un groupe d’élèves, du lycée Decomble, à Chaumont, a reçu la visite de deux personnalités du monde du dessin de presse. Thierry Doudoux, dessinateur pour France télévisions, et Raphaël Gaudenzi, de l’association « Cartooning for Peace » ont passé la journée avec eux.
Au lycée professionnel Eugène Decomble, à Chaumont, une dizaine d’élèves ont pu passer la journée avec Thierry Doudoux, dessinateur pour France télévisions, et Raphaël Gaudenzi, chargé d’éducation aux médias auprès de l’association « Cartooning for Peace ».
Ensemble, ils ont travaillé sur le dessin de presse et, plus généralement, sur la liberté d’expression. En matinée, les deux professionnels ont échangé avec les élèves, d’abord autour de l’exposition « Dessins pour la paix » proposée par l’association et mise en place dans une salle du lycée. Ils ont par exemple analysé un dessin proposé par Blez, venant du Burkina Faso, et parlant de non-tolérance envers la communauté homosexuelle. « On n’est pas obligés de tout comprendre », les a rassurés Thierry Doudoux. « Parfois, on n’a pas le contexte par exemple. »
Comprendre
Ainsi, plusieurs élèves n’avaient pas compris le dessin de Plantu, produit juste après les attentats de Charlie Hebdo. Avec l’aide des deux intervenants mais aussi de Geneviève Briat, leur professeur d’arts appliqués, ils ont compris qu’il s’agissait d’une reprise du tableau de Delacroix intitulé « La liberté guidant le peuple ».
Tout de suite, le message du dessinateur est mieux passé. Thierry Doudoux a poursuivi en présentant des dessins. D’ailleurs, sans faire un véritable historique, il a expliqué que ce n’était pas nouveau et que, déjà au Moyen-Âge, on utilisait la caricature. Aujourd’hui, le dessin peut être drôle, politique, agressif, faire sourire… Lui-même fait aussi du dessin d’information, lors de procès médiatisés. L’après-midi, les élèves ont participé à des ateliers, histoire de mettre en pratique la théorie vue le matin.
Une future fresque
Cette intervention d’une journée n’est pas anodine. Florian, Kyllian, Thomas, Chloé, Robin, Amélie, Lisa, Max, Emeric et Thomas, en CAP conducteur d’engins, Bac pro mécanique auto ou bac pro usinage, travaillent volontairement, avec Geneviève Briat, leur professeur d’arts appliqués, sur l’idée d’une fresque, suite à un appel à projet de la Région Grand Est. Devant le parking du lycée se trouve en effet un mur brut de 20 m de long.
L’idée est de le customiser avec un thème différent par pan, mais toujours autour de la liberté d’expression, avec l’aide du street art. Les élèves travaillent seuls ou en binôme et ont déjà choisi leur thématique : l’homophobie, le harcèlement, le désert médical… « On se retrouve les mercredi après-midi pour travailler sur le projet », explique leur professeur. Plusieurs intervenants les aident, notamment Manu Huriot, gérant de la librairie « La Friche » à Paris ou encore Joe des « Hameçons cibles » à Chaumont. En mars prochain, Arno Kusek, artiste street art viendra aussi leur faire tester la technique du pochoir.
Laura Spaeter
Le travail de ces élèves peut être suivi sur leur page Facebook.