Qu’est-ce que l’endométriose ?
L‘endométriose a été unanimement reconnue comme affection longue durée par l’Assemblée nationale. Méconnue, taboue, elle touche pourtant une femme sur dix avec, dans certains cas, de fortes douleurs et l’infertilité à la clé.
C’est un mal méconnu, dont on parlait peu il y a encore quelques années. Et pourtant, il frappe environ une femme sur dix. Pouvant être asymptomatique, l’endométriose se traduit par des règles abondantes et des douleurs pouvant être violentes. L’origine de cette maladie est méconnue. On sait toutefois qu’elle est due à la présence de cellules d’origine utérines en dehors de l’utérus.
Ces cellules réagissent aux hormones libérées au cours du cycle menstruel. « Ces symptômes ont un impact majeur sur la qualité de vie des personnes atteintes avec un retentissement important sur leur vie personnelle et conjugale mais également professionnelle et sociale », écrit le professeur Charles Chapron, en février 2020, dans Idées reçues sur l’endométriose, publié aux Editions le Cavalier bleu.
Différents types
L’endométriose est invalidante dans le sens où les douleurs pelviennes sont très violentes. Ce mal conduit aussi à l’infertilité dans certains cas.
Si cette maladie est si complexe, c’est parce qu’il n’existerait pas une, mais plusieurs endométrioses, comme cela est détaillé sur le site Internet officiel « endofrance.org » : « Cette maladie ne se développe pas de la même façon d’une personne à l’autre… Il n’existe pas de certitudes concernant l’endométriose si ce n’est qu’elle revêt différentes formes à différents endroits selon différentes proportions d’une personne à l’autre.
Dans un tiers des cas, l’endométriose ne se développe pas, stagne, voire régresse grâce au traitement (médical ou chirurgical) ou de façon spontanée, notamment pour les formes superficielles. Cependant, on sait aussi que certaines endométrioses vont évoluer vers des formes sévères dont la prise en charge est complexe et relève de la multidisciplinarité. C’est là tout l’intérêt d’un diagnostic le plus précoce possible, pour éviter une potentielle aggravation des symptômes et une détérioration de la qualité de vie. »
Une reconnaissance officielle
Le chef de l’Etat a annoncé, mardi 12 janvier, qu’une stratégie allait être lancée pour mieux faire connaître, diagnostiquer et prendre en charge ce mal. Deux jours après les annonces d’Emmanuel Macron, l’Assemblée nationale a unanimement voté, le 13 janvier, une résolution ajoutant l’endométriose à la liste des affections longue durée. Députée de la France insoumise en Seine-Saint-Denis, Clémentine Autain a défendu cette résolution qui permettra une prise en charge à 100 % par l’Assurance maladie. Les 111 députés présents ont adopté le texte à l’unanimité, debout et sous les applaudissements. Une manière de faire sortir de l’ombre un mal courant mais tabou.
S. C. S.
s.chapron@jhm.fr