Apprentissage : unsere deutschen Freunde
Le premier Forum franco-allemand sur l’apprentissage a réuni samedi 30 septembre 2017, au Cosec à Nogent, des décideurs, des chefs d’entreprise et… trop peu de jeunes. (JHM du 3 octobre 2017).Dommage, car le propos était fort pertinent, et l’état des lieux de part et d’autre du Rhin pouvait nous apporter de riches enseignements. Il ne serait pas vain, d’ailleurs, que Mme Nedelec, Burgmeister von Nogent, intervienne dans quelques établissements d’enseignements français, devant des jeunes en quête d’orientation et d’avenir, pour leur présenter le Bassin industriel et ses entreprises. Il ne serait pas davantage sot que David Biguet, Präsident des Cluster Nogentech, redise devant un parterre de jeunes haut-marnais, ce qu’il a dit sur les forges et fonderies de Haute-Marne. Un ouvrage en préparation y pourvoira dans quelques mois. On devrait rendre sa lecture obligatoire dans les collèges. Mais bon ; on était surtout là pour échanger avec «nos amis allemands».
De toute évidence, nos voisins, dans le registre de l’apprentissage, ont énormément de choses à nous apprendre. Ils le font sans avoir l’air, avec humilité même, comme Herr Dr Norbert Reichhold, qui regrette que le système allemand ne soit pas assez centralisé alors que David Biguet venait de regretter exactement l’inverse pour le système français. En Allemagne, cette formation relève des compétences des Chambres de commerce. 20 % des entreprises sont qualifiées pour accueillir des apprentis. 327 spécialités sont répertoriées. L’accueil d’un apprenti coûte en moyenne 18 000 euros/an à l’entreprise. Au-delà des chiffres, les participants au forum, qui bénéficiaient d’un service de traduction instantanée efficace, ont surtout réalisé grâce aux témoignages des invités allemands, que c’est surtout un état d’esprit qu’il convient de changer de notre côté du Rhin. L’apprentissage, ça marche ; c’est surtout valorisé et valorisant pour les jeunes qui en bénéficient, qui l’ont choisi non pas par défaut mais dans un dessein positif. Il faudrait qu’en France, les parents et les enseignants s’intéressent au réel et se posent de manière objective la question : qu’est-ce qui est bien pour l’épanouissement nos enfants ? Les jeunes allemandes croisées samedi à Nogent ne semblaient pas si malheureuses que cela, pas davantage en échec scolaire. L’économie allemande peine moins que la nôtre. Alors ?