Maria, le témoin privilégié
Pascal Maria, arbitre professionnel de la Fédération internationale officie essentiellement sur les Grands chelems, la Coupe Davis, la Fed Cup, et le juge-arbitrage des Challengers et des Futures. Arbitre de chaise de cinq finales hommes de Roland- Garros, il revient toujours avec grand plaisir Porte d’Auteuil.
Le Niçois Pascal Maria, monté 15/5 avant de s’orienter vers l’arbitrage, se souvient avec autant d’émotion et de précision de son premier Roland- Garros en tant que juge de ligne ou même de ses matches initiaux, à l’Open de Nice, chez lui. «Roland, c’est le cœur du tennis français. A l’école, quand je rentrais entre midi et 14 h, je me jetais sur le tournoi à la télé. Depuis que j’y suis, je respire la terre, l’atmosphère qui y règne». Maria s’était orienté vers l’arbitrage par hasard et il est désormais Badge or, la plus haute distinction en la matière, depuis 2000. «Nous sommes cinq Français badge or, Kader Nouni, Emmanuel Joseph, Cédric Mourier, Damien Dumusois et moi. Nous sommes d’ailleurs le pays le plus représenté en la matière. Cela montre la qualité de la formation à l’arbitrage mise en place par la Fédération», précise le Niçois, qui ne joue plus au tennis mais s’est mis à la course à pied. Il prépare le marathon de Nice, en octobre.
Déjà huit finales de Grand chelem
Cette année, Pascal Maria a déjà arbitré Federer, Nadal et Djokovic à Paris. Il sera l’un des arbitres du dernier carré masculin, en demi ou en finale, en sachant qu’il ne peut pas arbitrer Tsonga qui est de son pays. «J’ai commencé comme juge de ligne en 1994 à Roland. J’ai ensuite été remplaçant juge de ligne d’une finale où je ne suis jamais rentré, j’ai ensuite été juge de chaise chez les juniors, avec la finale de Justine Henin, en 1996 et ensuite les choses se sont enchaînées.»
Le chemin a été bien parcouru par Maria qui compte à ce jour cinq finales de Roland-Garros (Costa-Ferrero, Ferrero-Verkerk, Puerta-Nadal, Federer- Söderling et le dernier Federer- Nadal, il y a deux ans). «J’ai aus- si arbitré quatre autres finales en Grand chelem, trois en Australie et une à Wimbledon.» Pascal Maria est un spécialiste des matches longue durée. Il sera sans doute longtemps amené à évoquer ce Djokovic-Nadal interminable, en début d’année. Il en est d’autres qui restent gravés dans sa mémoire. Par exemple, un Roddick-El Aynaoui de cinq heures, conclu 21-19 au cinquième set. Ou la finale de Wimbledon 2008, terminée à la nuit tombante, 9-7 au cinquième set, en faveur de Nadal face à Federer, avec un niveau de jeu impressionnant. «Ce que le public n’a pas su, c’est qu’à 7-7, avec les deux joueurs, nous nous étions mis d’accord pour disputer encore deux jeux et de reprendre éventuellement le lendemain». Mais Nadal a gagné. S’il avoue que l’arbitre «n’est pas là pour faire plaisir mais pour faire respecter les règlements, que cela soit une balle importante ou non, nous n’avons pas de plaisir à sanctionner un joueur». Le Niçois demeure un passionné qui a la meilleure place sur le court !
Nicolas Chapon