Serena Williams, onze ans après !

Onze ans après son dernier titre Porte d’Auteuil, l’Américaine Serena Williams, N°1 mondiale, a remporté son seizième titre du Grand chelem. La cadette des sœurs Williams a battu la Russe Maria Sharapova en deux sets (6-4, 6-4).

Le duel annoncé de cogneuses de fond du court a bien eu lieu, hier, sur le Central inondé de soleil. Entre les deux meilleures joueuses du monde, Serena Williams et Maria Sharapova, le duel paraissait déséquilibré (13-2 en faveur de Williams). La dernière victoire de la belle Russe remontait à 2004 !

Et pourtant, la Russe prend le meilleur départ (2-0). Mais l’Américaine au palmarès long comme le bras avant cette finale (51 titres, dont quinze du Grand chelem) réagit tout de suite. Elle efface le break initial pour prendre même à deux reprises le service de la Sibérienne (4-2). Dans cette valse de services perdus, la protégée de Patrick Mouratoglou n’échappe pas à la règle et Sharapova recolle. A 15-40, la cadette des sœurs Williams montre le poing après un énième coup droit gagnant. Dans le jeu suivant, celle qui a 32 ans enchaîne les grosses premières balles au service et elle empoche la manche sur un revers à côté de Sharapova, qui fait plus de fautes directes que son aînée (6-4).

Un succès logique

Dès le premier jeu du deuxième acte, Sharapova se retrouve en grand danger avec cinq balles de break contre elle bien sauvées. A 2-1, Williams, qui est revenue d’une grosse maladie (une embolie pulmonaire en 2011), réussit un nouveau break sur une nouvelle erreur en revers de Sharapova pour mener 3-1. Bloc d’énergie pure, boule de muscles forgée dès la naissance dans une ban- lieue pauvre de Los Angeles, entraînée durement par son père, Richard, l’Américaine ne tremble ensuite pas le moins du monde pour conclure l’affaire d’un nouvel ace proche des 200 km/h. Le résultat est logique au vu des points gagnants (29-10) et des balles de break obtenues (15 contre deux), deux éléments nettement en faveur de l’Américaine qui à 31 ans, devient la vainqueur la plus âgée à rem- porter le Grand chelem pari- sien. «Je ne sais pas si moi j’aurais cette passion à 31 ans. C’est un bon message pour les jeunes en tout cas», a précisé Maria Sharapova, qui va se concen- trer sur la saison sur gazon où elle excelle. «J’arrive à l’accrocher. Je fais plus de bonnes choses qu’avant contre elle mais pas de façon assez irrégulière malheureusement. »

Laissant tomber sa raquette, ivre de joie et très émue, Serena Williams, qui a réussi trois aces dans le dernier jeu, peut être satisfaite avec ce seizième titre du Grand chelem glané, son deuxième Porte d’Auteuil, elle qui n’a pas toujours dompté le jeu de terre battue qui alourdit son corps, dérègle ses courses et ralentit ses missiles de fond de court.

Nicolas Chapon