Les jeux sont faits – L’édito de Christophe Bonnefoy
C’était un peu comme un secret de Polichinelle. Mais
comme on dit, seule la victoire est belle. Peu importe,
finalement, qu’il n’y ait pas eu de suspense après le retrait
de la concurrence pour l’organisation des jeux Olympiques 2024.
Paris sera donc l’organisatrice de l’événement planétaire dans
sept ans. La capitale en rêvait depuis 100 ans. C’est encore plus
symbolique.
Le maire de Paris, Anne Hidalgo et Tony Estanguet, figure emblématique
du comité d’organisation, peuvent lancer un immense
«on a gagné». Ça va mieux en le disant, notamment après l’échec
de l’attribution des Jeux 2012, qui avait vu Londres rafler la
mise, au nez et à la barbe de nos champions, impuissants face à
l’adversité.
Si cette heureuse nouvelle est le fruit de nombreuses années de
travail, c’est pourtant maintenant que le plus dur commence.
Certes, le projet est ambitieux. Sportivement, il sera la source
d’une motivation supplémentaire pour nos athlètes. Sur le
plan du tourisme, inutile de dire qu’il agira comme un aimant.
N’oublions pas le défi écologique que Paris s’est lancé. Ou comment
passer des belles paroles en faveur de l’environnement, à
des actes concrets. Et plus globalement fournir des marchés à
nos entreprises pour plusieurs années.
Le plus dur donc ? Au-delà de ces JO “bleu, blanc, rouge” qui,
on l’espère, remporteront l’adhésion de la majorité des Français,
il ne faudra pas glisser de la soif d’excellence vers la folie des
grandeurs. On sait comment ça commence. Et malheureusement
aussi, souvent, comment ça se termine. Nombre de villes ne se
sont encore pas remises de leurs Jeux. La faute à des budgets qui
ont explosé au fil des mois. L’important est de participer. Mais
aussi, si possible, que tout le monde en sorte gagnant.