Saint-Dizier. La maison rue Paul-Bert est-elle hantée ?
Deux enquêteurs du paranormal sont venus inspecter la maison abandonnée de la rue Paul-Bert, réputée hantée. Ils n’ont pu avoir accès qu’à la cave. Malgré tout, ont-ils eu la preuve de la présence de fantômes ? Reportage à leurs côtés.
Oubliez les chapeaux pointus ou autres incantations magiques. Non, Nicolas Fatalot et Olivier Hériat, du groupe Paranormal Saintois Investigation (PSI), ne portent pas de robes de sorciers. Nicolas arbore plutôt une casquette “Ghostbusters”, qui met bien en valeur sa passion : le paranormal. Même ça, c’est juste pour la référence. Pour le reste, les deux amis originaires du sud de Nancy ont du matériel précis : lampe-torche de tête, caméra infrarouge, spirit box (P-SB7) ou encore détecteur de champs électromagnétiques.
Les enquêteurs ont fait 1 h 30 de route pour mener l’enquête 9, rue Paul-Bert. La maison est abandonnée depuis très longtemps. La bâtisse, entourée de buissons, orties et hautes herbes, est « bien glauque », confirme Olivier. Rien de tel pour se mettre dans l’ambiance, à 19 h 30, un samedi soir, le vent balayant les feuilles mortes. La propriété de la Ville donne sur l’un des axes principaux de Saint-Dizier. Pourtant, des rumeurs disent que la maison serait hantée. Il fallait vérifier.
Et c’est bien pour cela que les deux compères ont fait le déplacement. « Souvent, on va rassurer les gens. Certaines personnes croient avoir vu ou entendu un fantôme, mais grâce à nos appareils, on peut leur prouver que c’était autre chose. On est toujours rationnels. Mais dès fois, il n’y a pas d’explications. » Comme lors de leur enquête dans le Manoir au piano, en Alsace : Nicolas montre une photo prise en plein jour, sur laquelle on peut voir une fumée blanche et un étrange rayon lumineux bleuté. Le duo est rationnel, mais pas sceptique. « Vu nos expériences, on serait de mauvaise foi de dire qu’on ne croit pas au paranormal », continue Olivier.
Des voix entendues
Les chasseurs de fantômes sont prêts : il est temps d’inspecter les lieux. « On sort dès que quelqu’un se sent mal », rassure Olivier. La seule entrée se fait à l’arrière, par la porte de la cave, qui est ouverte. Les lieux sont très encombrés : des tuyaux et des planches en bois jonchent le sol. Une porte, presque sortie de ses gonds, reste suspendue par un seul coin. Il faut se glisser dans les interstices.
« Bonjour, moi c’est Olivier », lance-t-il d’une voix forte. « On est toujours très polis, dans le respect. On dit bonjour, au revoir, on se présente. » Ils rassurent ainsi les fantômes : « On ne vous veut aucun mal. » Armé de sa spirit box et dans le noir complet, Olivier entame une conversation avec eux : « Comment vous appelez-vous ? » Son outil recherche les fréquences radio à grande vitesse : les potentiels fantômes sont censés répondre à travers ces fréquences. « Quand on n’entend qu’une seule syllabe, c’est simplement la radio. Mais si c’est un mot ou une phrase complets, cela vient de fantômes. » Nicolas, quant à lui, filme. L’équipe analysera les enregistrements vidéo et audio après coup. Autre test : le détecteur de champs électromagnétiques, en forme d’antenne. Il suffit d’approcher sa main pour qu’elle clignote. « Regardez, je le fais, ça ne me fait pas mal du tout. Aucune souffrance. Est-ce que vous pouvez le faire, vous ? », rassure Olivier. Malgré les sollicitations, les enquêteurs ne reçoivent aucune réponse. Ils se décident alors à tout couper et repartir. Quand soudain…
« Odette ». Le son sorti de la spirit box est net. « C’était très clair. J’ai entendu un prénom : quelque chose comme Odette, ou Claudette », assure Olivier. Impossible d’en savoir plus : les accès aux étages supérieurs de la maison sont fermés ou murés. La déception est palpable chez les Lorrains, qui auraient pu approfondir l’enquête. « On ne touche à rien, de toute façon, même si on a les autorisations pour rentrer », assure Nicolas.
Nicolas Fatalot et Olivier Hériat, autodidactes, font partie d’un groupe de quatre, créé il y a deux ans et demi. Ils ont effectué une dizaine d’interventions en tout : soit chez des particuliers, soit dans des lieux abandonnés. Ils se déplacent au gré des demandes. Avec eux, pas de doute, le paranormal, longtemps tabou, sort de l’ombre. Espérons les revoir à Saint-Dizier pour de nouvelles aventures. Effrayantes, sûrement.
Clotilde Percheminier
Paranormal Saintois Investigation: Page Facebook, Youtube. Contact: paranormal.saintois4@yahoo.fr