Tour de France 2019 : un siècle en jaune

Quel coureur professionnel ou amateur, n’a pas rêvé un jour de porter le maillot jaune ? Cette édition 2019 marque le centième anniversaire du célèbre maillot de la Grande Boucle. Si le leader du Tour d’Italie est reconnaissable à sa tunique rose et la Vuelta est associé au rouge, la Grande Boucle possède son maillot jaune comme la couleur du papier d’imprimerie du journal organisateur de l’époque l’Auto, l’ancêtre du Journal L’Equipe.

Distinction la plus célèbre du cyclisme français

Apparu dans le peloton du Tour de France le 19 juillet 1919 sur les épaules du Français Eugène Christophe, leader du classement général jusqu’à la veille de l’arrivée finale, le maillot jaune est devenu une véritable quête pour tous les coureurs de la Grande Boucle. Un Graal sacré. Le maillot jaune reste bien évidemment la plus célèbre distinction du cyclisme français. Le porter ne serait-ce qu’un jour est un moment inoubliable à jamais gravé dans la mémoire des coureurs.

Avant cette édition 2019, 271 coureurs ont revêtu la tenue de lumière. Victorieux à cinq reprises du Tour, le Cannibale Eddy Merckx, le plus grand champion de l’histoire, détient le record absolu de jours en jaune (111 jours en comptant les demi-étapes à l’époque). Il devance le “Blaireau” Bernard Hinault avec 76 jours.

Si certains coureurs comme l’Américain Lance Armstrong ou l’Allemand Jan Ullrich ont sali le « soleil de juillet », d’autres ont magnifié ce maillot. On pense bien évidemment à Thomas Voeckler qui fut le coureur français à l’avoir endossé le plus souvent au XXIe siècle avec deux longs règnes de dix jours. Un habit qui transcende, comme ce fut le cas pour le Nordiste lorsqu’il sauva son maillot jaune pour une poignée de secondes au sommet du Galibier en 2011. S’il n’avait pas remporté l’épreuve, il avait largement gagné le Tour à l’applaudimètre grâce à ce maillot qui colle à la peau de tous ceux qui l’ont porté.

Tony Gallopin est le dernier Français à s’en être paré en 2014. Hier, à Epernay, Julian Alaphilippe avait à cœur de remédier à cette longue attente de la part du public français. Et l’Auvergnat a pleinement réussi son coup en endossant pour la première fois de sa jeune carrière le paletot jaune.

Un maillot différent chaque jour

Pour marquer le centenaire du maillot jaune, les organisateurs ont prévu des exemplaires uniques en associant soit une légende de la Grande Boucle soit un lieu mythique ou un monument d’histoire liés au Tour. A l’occasion de la 3e étape, hier, c’est un maillot jaune à l’effigie d’Eddy Merckx mettant

à l’honneur la première de ses cinq victoires sur le Tour il y a cinquante ans qui a été remis hier, et aujourd’hui, la cathédrale de Reims sera à l’honneur. La cité des Sacres a couronné des rois de France, mais aussi de nombreux sprinters. Des maillots jaunes confectionnés non loin de la Haute-Marne dans l’usine auboise du coq sportif localisée à Romilly-sur-Seine.

La tunique du leader du Tour n’a pas fini de faire rêver petits et grands.

De notre envoyé spécial : Romain Randoing