Territoire zéro chômeur de longue durée : Joinville dans la course
Depuis fin 2016, un groupe s’est constitué à Joinville pour se lancer dans l’expérimentation Territoire zéro chômeur de longue durée. Une association œuvre à la réalisation d’une candidature solide, dans l’espoir d’être retenu au moment du vote d’une deuxième loi.
À Joinville, on s’intéresse concrètement à cette expérimentation depuis fin 2016. « Nous avons été sensibilisés par les services de la Direccte. Joinville a l’image d’une ville où nous sommes habitués à expérimenter et volontaires », explique le maire, Bertrand Ollivier. L’idée étant, à ce moment où une première expérimentation était lancée sur dix territoires test, d’être prêts à entrer dans le dispositif le jour de l’élargissement de l’expérimentation. Salarié de la Ville en 2016, en charge du commerce, Martin Grécourt a mis sa fibre sociale et son expertise en matière d’économie sociale et solidaire au service de ce projet. Dans un premier temps, il a été délégué par La Ville sur ces missions. Il est désormais salarié de l’association qui porte ce projet.
Sur le principe, le Territoire zéro chômeur de longue durée vise à créer des activités liées à l’économie sociale et solidaire en identifiant les besoins locaux puis en proposant des emplois en contrat à durée indéterminée aux chômeurs de longue durée volontaires.
70 chômeurs intéressés
Rapidement, un engouement s’est manifesté de la part des acteurs du territoire, qu’il s’agisse des entreprises, des associations ou des publics visés. « Nous attendions de voir, car la municipalité pouvait amorcer, participer au lancement, mais ne pouvait pas porter seule cette expérimentation », reprend le maire.
Début 2018, l’association Nouvelle équation a vu le jour. Martin Grécourt est aujourd’hui salarié du Groupement d’employeurs, missionné par Nouvelle équation. Son bureau est installé dans l’ancien Espace métier, place de la grève. Depuis cela, le projet a pris de l’ampleur. La dynamique a séduit les entreprises, notamment celles qui ont du mal à recruter. « Quelque 92 personnes, des chômeurs, ont été informées individuellement de la démarche. Nous avons parfois fait du porte à porte. Pour l’instant, 70 personnes sont intéressées pour intégrer le dispositif », détaille Martin Grécourt.
Urgence sociale
La dynamique est là. L’urgence sociale aussi ! Des communes ont rallié le dispositif. Après Joinville, Vecqueville, Fronville, Saint-Urbain-Maconcourt, Donjeux et Charme-la-Grande sont intégrées au périmètre. Cela concerne, en gros, « les communes ayant manifesté de l’intérêt pour l’expérimentation ».
Pour Martin Grécourt, « une forte dynamique est en place. Nous avons mis en place les conditions favorables entre les acteurs du territoire ». Le Conseil départemental, la Région, la Direccte et encore la Communauté de communes sont partenaires du projet.
Martin Grécourt liste les besoins non satisfaits du territoire. « Il y en a pas mal, il faudra hiérarchiser », poursuit ce dernier. Parmi les hypothèses de travail : une ressourcerie (collecter, trier, valoriser, remettre en état le matériel défaillant, sur le modèle d’Emmaüs) ; Des activités agricoles avec du maraîchage biologique et l’entretien de vergers ou jardins et pourquoi pas une activité viticulture.
Si ces projets sont enthousiasmants, des solutions restent à trouver pour le volet investissement. Des réunions de travail mensuelles sont programmées, ainsi que des séquences d’information. Des visites fréquentes sont organisées à Colombey-les-Belles, territoire retenu pour la première expérimentation. Une expérience précieuse.
Dossier : Sylvie C. Staniszewski