Stéphane Martinelli quitte la présidence du Mémorial
Après onze années de présidence, Stéphane Martinelli choisit de s’effacer, convaincu que le moment est venu de passer la main suite aux dernières polémiques. Nicolas Lacroix va reprendre les rênes.
Président du Mémorial Charles De Gaulle depuis novembre 2011, Stéphane Martinelli a présenté sa démission, hier matin, au conseil d’administration de la SEM du Mémorial De Gaulle. Entre les soucis de préavis déposés par les salariés du Mémorial, la fréquentation qui ne cesse de baisser et les turpitudes pour trouver un nouveau directeur, l’élu a jugé que le moment était venu de passer la main. « Il faut un nouveau projet pour la décennie à venir qui donnera de nouvelles perspectives au Mémorial et à ceux qui y travaillent », observait le conseiller départemental qui souhaitait expliquer ce choix à la presse, hier après-midi. Assurant avoir « de l’affection pour le Mémorial » et « du respect pour les salariés », le désormais ex-président assure que la décision est mûrement réfléchie. « Je pars sans amertume, il faut accepter. J’y ai consacré du temps, de l’énergie et cela m’a apporté beaucoup de plaisir », détaille-t-il au passage.
« Il faut un nouveau projet »
Ce choix, il ne l’a pas fait à l’issue de la dernière séance du Conseil départemental. Le conseiller d’opposition, Nicolas Fuertes, avait à cette occasion demandé sa démission (lire notre édition du 26 octobre). « Dès le 21 octobre, j’ai proposé à Nicolas Lacroix, président du Conseil départemental, de quitter mes fonctions de président et d’administrateur. Il faut un nouveau projet et je ne suis pas celui qui pourra le porter », reprend ce dernier. La décision est désormais entérinée.
C’est Nicolas Lacroix lui-même qui prendra les rênes du Mémorial. « Il est le seul à même de donner un nouvel élan au Mémorial. »
Le 1er octobre, Stéphane Martinelli avait proposé que deux administrateurs se chargent d’entendre l’ensemble des salariés qui semblent rencontrer un certain mal-être au travail. Pascal Babouot, maire de Colombey, et l’amiral Barrière, directeur général de la Fondation Charles De Gaulle ont assuré ces entretiens mercredi et jeudi. « Cette mission a relevé l’attachement de l’ensemble des personnels au Mémorial et identifié des difficultés dans un contexte difficile de diminution constante de la fréquentation et du chiffre d’affaires depuis 2008. Elle a également mis en évidence que l’absence de stratégie à l’horizon des dix prochaines années est une source d’inquiétude importante pour les personnels. »
Remerciant toutes celles et ceux qui ont travaillé au service du mémorial, Stéphane Martinelli tire sa révérence. Il se veut optimiste, notamment parce que « 100 % de ceux qui l’ont visité l’ont apprécié ».
S. C. S.
Nicolas Lacroix prend les choses en main
Le président du Conseil départemental, Nicolas Lacroix, sera prochainement désigné comme nouveau président du Mémorial. « Le Mémorial a besoin de repartir avec une nouvelle équipe. Le 22 novembre, en séance du Conseil départemental, nous allons désigner un nouveau membre pour le conseil d’administration. Le 25 novembre, de nouvelles élections se tiendront en conseil d’administration », résume Nicolas Lacroix qui, dès lors, aura une nouvelle casquette de président.
« J’avais dit que je prendrai mes responsabilités pour ce qui concerne le Mémorial. Aujourd’hui, c’est le cas. Par ailleurs, je suis très honoré », observe-t-il, fermement décidé à ramener la sérénité sur le site. Ce soir, il doit rencontrer les salariés. Il n’attendra pas d’être officiellement désigné pour lancer les recherches d’un nouveau directeur. « Nous allons le faire tout de suite, sans attendre. De même, le nouveau projet va entrer en gestation sous l’impulsion de cette nouvelle gouvernance. Il y a urgence, car l’année 2020 – année de commémoration – promet une belle fréquentation du site de mémoire. « Cela va booster la fréquentation. Il ne faut pas que cela retombe en 2021 », reprend le presque président. Combien de temps restera-t-il à ce poste ? A priori au moins jusqu’en mars 2021, période coïncidant avec les prochaines élections départementales. « C’est la période qu’il va nous falloir pour sortir de cette situation de crise dans laquelle on est. »