Deux ministres pour frapper fort… contre les violences conjugales

Christophe Castaner, ministre de l’Intérieur, et Marlène Schiappa, secrétaire d’État à l’égalité femmes hommes et à la lutte contre les discriminations, étaient en visite à Chaumont le 22 novembre 2019 pour évoquer les mesures pour lutter contre les violences conjugales.

Les décisions prises au Grenelle contre les violences conjugales – début septembre – sont suivies d’effets concrets. C’est en substance ce qu’il faut retenir de la visite organisée par les deux ministres qui s’attachent à suivre le dossier de près. Et tant mieux, car comme cela a été rappelé à plusieurs reprises au cours de cette visite qui a duré un peu plus de deux heures, une femme meurt sous les coups de son conjoint tous les deux jours en France.

Marlène Schiappa et Christophe Castaner ont tour à tour visité le commissariat de Police puis l’école de Gendarmerie. Ils ont échangé avec les acteurs de terrain, découvert les structures et ont pu constater les récentes évolutions visant à améliorer les performances des forces de l’ordre, que ce soit au moment de la formation initiale ou dans le cadre de la formation continue.

Réticentes à porter plainte

Dans ce cadre, une policière expliquait avoir suivi un stage de quatre jours pour améliorer la prise en charge des victimes. Elle a détaillé l’attitude à adopter pour mettre à l’aise la plaignante. Comme ses collègues relais du CIDFF ou de l’ADAJ, elle déplore les tergiversations des victimes, trop souvent réticentes à aller au bout de la démarche en portant plainte. Pour autant, tout le monde convenait que franchir la porte d’un commissariat est un premier pas, une manière d’entrer dans une démarche.

C’est hier, à Chaumont, qu’a été dévoilé un nouvel outil destiné aux forces de sécurité : la grille d’évaluation (lire ci-dessous), permettant d’évaluer le danger encouru.

Repérer plus tôt

Plusieurs séquences d’échanges se sont tenues afin de permettre aux agents de terrain de donner un retour de leur ressenti face à des situations parfois complexes. « Chaque jour en France, nous accueillons 200 femmes victimes de violences. Malgré notre engagement, il arrive que nous ayons mal accompagné la personne. Aussi, il nous faut améliorer de façon constante la qualité de notre engagement », martelait le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner.

Près de 60 % des meurtres survenus dans la sphère familiale – des féminicides pour reprendre un terme du moment – arrivent sans qu’il n’y ait jamais eu de contacts avec les forces de l’ordre, comme l’a regretté Marlène Schiappa. Il reste donc d’autres leviers à activer pour permettre une prise en charge permettant de repérer par d’autres biais ces femmes en grand danger.

S. C. S.