Les rivières haut-marnaises pleines à craquer pour l’ouverture de la truite 2020

Les rivières haut-marnaises sont pleines à craquer. Certaines ont même pris leurs aises dans les champs. Pas bon pour l’ouverture de la truite prévue samedi 14 mars à 6 h 38 du matin.

Les saisons de pêche se suivent et ne se ressemblent pas. L’an dernier, à la même époque, les niveaux d’eau étaient tout juste satisfaisants pour l’ouverture, enchaînant sur une période de sécheresse qui s’est prolongée jusqu’à la fermeture de septembre.

Cette année, les cours d’eau sont soumis à un tout autre régime. Les principales rivières sont dans les champs et le risque d’inondation demeure élevé lui aussi. Les petits cours d’eau sont également chargés à ras bord à l’exception notable de l’Apance du côté de Bourbonne-les-Bains.

«Il y a encore de la marge», assure Jacky Rollée, président de l’AAPPMA locale. Aux confins des Vosges, la rivière a bien encaissé les fortes précipitations de ces derniers jours. À tel point que le déversement de truites de pisciculture pour l’ouverture était maintenu hier matin.

Report des déversements

Situation à peu près identique sur la Coulange, dans sa partie haute, à Rivières-les-Fosses. Patrick Borde de l’AAPPMA La Conservatrice n’est pas inquiet pour l’ouverture. « On devrait pourvoir pêcher norma- lement dans le village. Ce sera sans doute plus compliqué sur Couzon, Vaux-sous-Aubigny et Isômes », s’avance-t-il.

Là encore, l’alevinage prévu hier soir devait être maintenu ce qui n’est pas le cas pour nombre d’AAPPMA du département qui ont été contraintes de reporter leur déversement avec les conséquences que l’on devine sur l’activité des piscicultures. Du côté de La Gaule dervoise, on attend le dernier moment pour savoir si l’apport en truites d’ouverture sera possible ou non. A Curel, on a purement et simplement reporté l’opération tout comme à Bologne. Le niveau de la Marne ne le permet pas actuellement.

Prudence de mise

Lors de la séance de l’Atelier Pêche et Nature samedi à la maison des associations de Bologne, Daniel Martin a rappelé aux jeunes élèves qui fréquentent la doyenne des écoles de pêche du département qu’on ne sort pas les gaules quand la rivière est en crue. On a encore en mémoire l’accident évité de peu il y a quelques années sur la Marne du côté de Roôcourt-la-Côte quand un pêcheur était tombé à l’eau. La berge s’était dérobée sous ses pieds. Le malheureux n’avait dû son salut qu’au courage d’un autre pêcheur qui s’était jeté à l’eau pour lui porter secours.

On le voit, les fortes précipitations enregistrées ses dernières semaines devraient impacter sérieusement l’ouverture. A Marmesse, Robert Ulian de la Truite marmessienne prend la chose avec philosophie. « Ça ne se présente pas très bien pour samedi mais le fait qu’il y a de l’eau dans la rivière est quand même une excellente chose. On peut raisonnablement espérer qu’on n’aura pas d’étiage trop bas ce printemps ».

Anicet Seurre