Bruno Sido démissionne du Conseil départemental
Élu depuis 1994, président durant 20 ans du Département, Bruno Sido quitte ses fonctions de conseiller départemental du canton de Poissons. « Ce n’est pas une décision prise sur un coup de tête », dit l’intéressé qui souhaite mettre le pied à l’étrier de son suppléant, Damien Thieriot (maire de Lezéville).
Une page se tourne au Département de la Haute-Marne. Bruno Sido démissionne de son mandat de conseiller départemental. Il était entré dans l’hémicycle en 1994 en tant que conseiller général du canton de Saint-Blin et en avait pris la présidence en 1998 avant de la lâcher à l’automne 2017, frappé par le cumul des mandats alors qu’il venait d’être réélu au Sénat. Bruno Sido aurait pu quitter à ce moment-là le Département mais il ne l’a pas fait. « Je voulais m’assurer que le président faisait l’affaire », dit sans sourciller l’intéressé qui s’empresse d’ajouter : « avec Nicolas Lacroix, le Département est entre de bonnes mains. » En prenant connaissance de sa lettre de démission hier, nous nous sommes dit que ce départ n’était pas étranger aux relations tendues qu’entretiennent l’ancien et le nouveau président du Département. Il se passe rarement une session où il n’y a pas de passe d’armes verbale entre l’un et l’autre. Ce fut encore le cas pas plus tard que vendredi dernier lors d’une commission permanente (notre édition du 26 septembre). Bruno Sido explique que le débat est nécessaire et assure que sa relation -que les observateurs trouvent tendue- avec Nicolas Lacroix n’a rien à voir avec sa démission.
Mettre le pied à l’étrier de son suppléant, Damien Thieriot
Il quitte le Département six mois avant les élections car il souhaite « mettre le pied à l’étrier de son suppléant, Damien Thieriot » qui, espère-t-il, se présentera sur le canton de Poissons en mars prochain. « Ma décision de démissionner n’a rien d’un coup de tête ni d’un coup politique. Elle est mûrement réfléchie », commente Bruno Sido qui parle de pages qui doivent se tourner. Il dit tout le bien qu’il pense de son successeur, Damien Thieriot, maire de Lezéville, qui rejoint officiellement aujourd’hui la collectivité où il siégera en binôme avec Fabienne Schollhammer. Bruno Sido aura siégé trois ans en tant que « simple » conseiller départemental après avoir tenu les rênes de la collectivité durant 20 ans. Il ne le regrette pas -car il aurait pu faire un autre choix- mais souligne « que le costume est un peu petit. » Une manière de dire qu’il n’est pas facile d’être simple élu quand quand on a conduit pendant 20 ans une majorité. Il passe donc la main au Département, une collectivité qu’il ne quitte pas sans émotion. « Ça me fait forcément quelque chose. J’ai beaucoup aimé être président du Conseil départemental, on a l’impression d’être utile dans la vie quotidienne. J’ai essayé au Département de ne pas faire de politique politicienne », ajoute Bruno Sido. N’étant plus élu au conseil départemental, Bruno Sido perd de fait la présidence du GIP de Haute-Marne, bras armé financier du Département qui gère les fonds d’accompagnement de Cigéo. Une présidence que souhaitait reprendre Nicolas Lacroix avant la fin du mandat. Ce sera chose faite. À 69 ans, Bruno Sido reste sénateur de Haute-Marne jusqu’aux élections sénatoriales de 2023. L’heure de la retraite politique sera-t-elle arrivée pour Bruno Sido ? Il est loin d’être catégorique. « Regardez notre voisin François Patriat*, réélu brillamment dimanche à l’âge de 77 ans ! », fait remarquer le sénateur haut-marnais pour entretenir le suspense.
C. C.
*François Patriat est sénateur de Côte d’Or depuis 2008.