Emploi sur le bassin chaumontais : les entreprises recrutent à nouveau
Malgré un contexte inédit, la situation de l’emploi sur le bassin chaumontais n’est pas catastrophique, au contraire. Les entreprises reviennent pour passer des offres de recrutement et Pôle emploi fait tout pour que les personnes au chômage reviennent dans leurs locaux.
En mars dernier, juste avant le confinement, le chômage sur le bassin Chaumont/Langres était exceptionnellement bas. Pour le 1er trimestre 2019, il affichait un taux de 5,5 %. « La situation était même complexe car on commençait à avoir du mal à répondre aux entreprises. Ce sont de bons problèmes parce qu’on arrivait plus facilement à placer des personnes plus éloignées de l’emploi. Les employeurs aussi faisaient avec les forces du territoire », explique Emmanuel Jacob, directeur de Pôle emploi Chaumont. Une relation de confiance s’était tissée entre les conseillers et les entreprises.
Aujourd’hui, la situation n’est plus franchement la même, même si elle est loin d’être catastrophique. Après la période d’attente entre mars et juin, pendant laquelle rien ne se passait vraiment, la situation a repris. Le niveau d’offres à proposer est le même qu’en mars dernier, soit environ 200 emplois à pourvoir sur le bassin de Chaumont. « Les entreprises nous sollicitent dans tous les secteurs, même en restauration, alors qu’on entend partout que c’est compliqué. » Pour exemple, il cite l’entreprise Cap2call qui recrute 60 collaborateurs ou encore le secteur du bâtiment qui a de nombreux besoins. « Sur le bassin de Chaumont, nous avons la chance d’avoir une activité multidomaines. La situation est donc largement comme on la connaissait avant. » Niveau demandeurs, la tendance n’est pas forcément à la hausse, étant donné que la majorité des intérimaires et des CDD, venus s’inscrire en mars, ont retrouvé du travail en septembre.
Un métier de contact
Par contre, la situation a bien changé depuis mars au sein de l’agence, située au quartier Foch. Les demandeurs d’emploi ne se rendent plus forcément sur place. « C’est une tendance qu’on a clairement constatée. » Pour leur donner envie de revenir, Emmanuel Jacob a décidé d’organiser des événements toutes les semaines au sein de l’agence.
« Pendant deux demi-journées par semaine, nous allons créer des actions concrètes. Les gens ont perdu le réflexe de venir nous voir alors qu’on est à leur disposition. En confinement, et comme on était fermé du 15 mars au 18 mai, ils ont pu s’apercevoir qu’ils pouvaient faire beaucoup de choses à distance. En plus, on leur a martelé de rester chez eux. C’est bien mais il faut aussi qu’ils sachent, que, maintenant, ils peuvent venir, qu’on est là pour les préparer et les amener à l’emploi. Notre métier, c’est du contact ! » Préparer ou simuler un entretien, par exemple, est difficilement possible à distance. La première animation de ce genre aura lieu la semaine prochaine. Pôle emploi proposera à ses jeunes une rencontre avec la Mission locale, dans leurs locaux, pour anticiper leurs inquiétudes et « éviter qu’ils ne disparaissent dans la nature ».
Éviter une crise
En parlant des jeunes demandeurs d’emploi, et plus particulièrement des moins de 26 ans, un conseiller leur est spécialement dédié depuis hier, au sein de l’agence. En effet, Pôle emploi souhaite éviter une crise sans précédent, comme celle de 2008-2009. En ayant analysé cette période compliquée, ils savent que ce sont les jeunes, en général, qui pâtissent le plus de la situation. L’État a donc demandé à chaque agence Pôle emploi de leur accorder une attention toute particulière afin d’éviter, en amont, un problème semblable. « On se sert des leçons du passé », résume Emmanuel Jacob.
Ce dernier, en invitant les demandeurs d’emploi à se rendre en agence, espère aussi les rassurer. « Avec tout ce qu’on entend aux informations nationales, il y a de quoi déprimer. Les demandeurs d’emploi sont angoissés, c’est à nous de leur redonner une certaine sérénité. » Sérénité aussi du côté de la formation. Sous l’impulsion de l’État, Pôle Emploi va ouvrir des crédits pour les reconversions et orientations. C’est donc le bon moment de se poser des questions, d’envisager une autre carrière, pour les jeunes, comme pour les autres. Avec le confinement, Emmanuel Jacob a remarqué que les demandeurs d’emploi avaient pris le temps de mûrir leur projet, que ce soit pour des reconversions ou pour des créations d’entreprise. Certains projets se sont concrétisés. « Pas forcément plus qu’avant mais ils n’ont pas abandonné comme on aurait pu le penser. »
Laura Spaeter
l.spaeter@jhm.fr