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Habitat : Un couple démuni face à l’isolation à 1 €

Victime d’une entreprise sans scrupule sur l’isolation à 1 €, Christine et Denis Bigorgne, Brottais, souhaitent témoigner. Ils ne veulent pas que d’autres fassent la même erreur qu’eux et lancent un appel à l’aide.

« On s’est fait arnaquer. Je m’en veux terriblement », résume Christine Bigorgne, habitante de Brottes.
Séduite par une offre alléchante sur un réseau social, à la fin du mois du mai, Christine remplit le questionnaire d’éligibilité pour profiter de l’isolation à 1 €. « Je me suis dit que c’était bien, en plus le crépi était offert », se rappelle la Brottaise.
Avec son mari, ils s’inscrivent donc et, très rapidement, ils sont contactés par téléphone. La personne de l’entreprise leur pose quelques questions et leur demande des pièces justificatives pour voir s’ils sont éligibles à ce dispositif. Finalement, elle leur annonce que des ouvriers viendront chez eux d’ici une quinzaine de jours.
Christine et Denis Bigorgne notent la date dans leur tête. Seulement, moins d’une semaine après, un samedi matin vers 8 h, deux ouvriers arrivent chez eux. « Ils sont venus dans une camionnette blanche, sans nom dessus mais avec un numéro de téléphone. »
Méfiant, Denis Bigorgne note soigneusement ce numéro mais aussi leur plaque d’immatriculation.

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Il remarque aussi que les deux salariés présents ne sont pas d’origine française. L’un d’eux ne parle pas du tout et l’autre s’exprime seulement avec quelques mots pour se faire comprendre.
« J’ai trouvé ça bizarre », se rappelle Denis. Les deux ouvriers passent la journée sur la maison. Ils attaquent les travaux par la façade, qu’ils recouvrent de plaques en polystyrène, faites spécialement pour isoler par l’extérieur.
À la fin de la journée, ils demandent au couple s’ils sont présents demain, c’est-à-dire dimanche, pour qu’ils puissent continuer l’isolation. « Je leur ai dit que ça me surprenait qu’ils viennent un dimanche », explique Denis. Pour se justifier, l’ouvrier explique qu’ils doivent attaquer un autre chantier lundi et que le patron est un peu sur leur dos pour vite finir ici avant.
Le lendemain, les voilà donc de retour à Brottes, chez Christine et Denis. Ils travaillent toute la journée et finissent le soir vers 21 h 30.
Avant de partir, ils font tout de même signer un contrat aux propriétaires, détaillant les travaux d’isolation et la somme à payer soit 1 €. « J’ai signé et payé », explique Christine Bigorgne.
Seulement depuis, le couple n’a aucune nouvelle. Plus personne n’est venu sur le chantier et l’entreprise, avec qui ils sont en contact par SMS, ne fait que reporter la date de leur prochaine venue.

De 1 € à 44 000 €
Il y a pire : en regardant son contrat plus attentivement, Christine remarque que le crépi, normalement gratuit, n’est pas mentionné. Il parle seulement d’isolation. La suite ne présage rien de bon pour la maison.
Après s’être entretenus avec des amis qui s’y connaissent un peu dans le bâtiment, Denis et Christine se rendent compte que les travaux n’ont pas été correctement effectués. La plupart des plaques isolantes ne tiennent pas bien, il manque des plaques de métal sous certaines fenêtres, certaines ne sont pas droites… Denis a peur que tout s’écroule.
Pire : les ouvriers, en travaillant, ont ôté les gouttières et, désormais, l’eau s’infiltre dans les plaques. Christine et Denis n’ont qu’une crainte : que la pluie s’infiltre dans la maison.
Pour continuer les travaux à leur charge, il y en aurait pour 44 000 €. Une somme que le couple n’a pas car leurs revenus sont très modestes.
Christine Bigorgne est la plus affectée par la situation. Elle s’en veut terriblement. « Je ne dors plus, je ne mange plus… », explique-t-elle, à fleur de peau. En pensant à cette histoire, les larmes apparaissent rapidement sur son visage. Elle ne sait plus quoi faire.
Le couple a entrepris des démarches, s’est tourné vers la police et la répression des fraudes. La société qui est intervenue chez eux est injoignable. L’adresse et le numéro de téléphone, à Paris et dans le Val d’Oise, ne correspondent pas à une société du bâtiment.
Aujourd’hui, il lance un appel à l’aide.
« On réfléchit à ce qu’on pourrait faire. » Monter une cagnotte en ligne, faire appel à l’émission “Tous ensemble”, trouver une entreprise qui accepterait de finir gratuitement… Ils sont désemparés.

Laura Spaeter
l.spaeter@jhm.fr

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