Réorganisation des lycées : «C’est le flou total!»
Un renforcement du protocole sanitaire est annoncé pour les lycées dès lundi 16 novembre. À Bouchardon, à Chaumont, la nouvelle organisation se fera en demi-groupes, avec des cours en alternance, une semaine en classe, une semaine à la maison. Les élèves se demandent concrètement ce qu’ils devront faire.
Un assouplissement du confinement est dorénavant exclu. Au contraire. Face à l’aggravation de l’épidémie de Covid-19, un renforcement du protocole sanitaire est d’ores et déjà prévu pour les lycées afin de limiter le nombre d’élèves accueillis simultanément.
Un assouplissement du confinement est dorénavant exclu. Au contraire. Face à l’aggravation de l’épidémie de Covid-19, un renforcement du protocole sanitaire est d’ores et déjà prévu pour les lycées.
C’est le retour des cours en ligne. Chaque établissement peut s’organiser comme il le souhaite tout en respectant 50 % d’enseignement en présentiel pour chaque élève. À Bouchardon, la piste officiellement annoncée est de former des demi-groupes. Les élèves auront cours en alternance, une semaine en classe, une semaine à la maison. Ils l’ont appris par mail.
« L’aggravation du contexte épidémique m’oblige à renforcer notre protocole sanitaire et à adapter les cours donnés au lycée. Tout en poursuivant les enseignements pour chaque élève, le lycée Bouchardon aura recours, à partir du lundi 16 novembre, à l’enseignement à distance » indique Thierry Bailly, leur proviseur, dans un mail envoyé mardi.
Qui, quoi, comment…
« Les professeurs vous expliqueront les modalités pédagogiques retenues pour leurs cours. Toutes les organisations seront sur l’application “Pronote” en fin de semaine. » Aussitôt, les questions fusent : quoi, comment, qui, combien de temps… Et là, pas (ou peu de réponses).
« Les professeurs n’en savent pas plus que nous. L’un d’entre eux nous a dit qu’elle ne nous donnerait pas de devoirs à faire », révèle une lycéenne. « De toute façon, on est toujours prévenus au dernier moment. On ne nous dit jamais rien ! C’est vraiment agaçant et stressant », ajoute-t-elle.
Élève en première, elle craint pour ses épreuves du bac. « On est forcément inquiets car on ne sait pas comment cela va se passer. »
Une semaine en classe, une semaine à la maison
« Techniquement, on va faire des groupes par ordre alphabétique. Le groupe 1 ira au lycée lundi et le groupe 2 restera à la maison. Le professeur donnera le même cours pour les deux semaines. Le groupe à la maison devra travailler dessus tout seul et la semaine d’après on fera des exercices avec le professeur. C’est ce que nous a dit l’un de nos enseignants », indique une élève de seconde.
« Ce sera au bon vouloir de chaque prof qui s’organisera comme il veut. Mardi, ils ne savaient pas vraiment comment ils allaient s’y prendre. On nage tous dans le vide. C’est le flou total. » Elle se rassure en se disant qu’il y a plus grave et que, de toute façon, il faudra qu’ils s’adaptent.
« Ce sera plus difficile à la cantine. Les choses ne changeront pas. Il faudra que l’on mange par classe mais, les gestes barrières seront renforcés. Il y aura une personne toutes les deux chaises. Là, c’est vrai qu’on était serrés. En même temps, les horaires de groupes sont déjà très précis et on n’a parfois pas beaucoup de temps pour manger. Quand on passe à 12 h 35 et que l’on doit être en cours à 13 h, c’est trop juste. Il nous est arrivé de prendre un verre d’eau et trois cuillères de pâtes ou un morceau de fromage et c’est tout ! Là, encore, c’est plein d’incertitudes. »
Les “bac pro” en présentiel
« Est-ce que l’on va faire double boulot ? Est-ce que l’on va devoir donner cours en présentiel et gérer une classe virtuelle ? Seulement donner des exercices ? » Les enseignants aussi s’interrogent. Ils tirent leur chapeau à leurs élèves qui acceptent bien les changements. « Ils sont vraiment disciplinés et respectueux des consignes. »
À noter que tous les lycéens ne seront pas logés à la même enseigne. Les élèves en enseignement professionnel, qui ne peuvent déjà pas aller en stage, resteront en présentiel. Ils n’auront pas de cours à la maison. « Ce sont ceux qui avaient été les plus décrocheurs en avril dernier », explique un enseignant.
Là encore, les professeurs devront s’adapter puisque le système des groupes devra quand même s’appliquer. Un collègue devra-t-il prendre en charge le groupe 2 lorsque le groupe 1 sera en cours ? Iront-ils en étude ?
Tout reste encore en suspens et… Peut-être que tout va se retrouver chamboulé. Cette nouvelle organisation pourrait en effet être remise en cause dès ce soir. La question de la fermeture des lycées devrait être évoquée aujourd’hui en conseil de défense, juste avant la nouvelle conférence de presse du Premier ministre…
Julie Arnoux
Et au lycée Charles-de-Gaulle…
Chaque lycée étant libre de s’organiser, une autre option a été avancée au lycée Charles-de-Gaulle, afin de réduire le nombre d’élèves à la cantine, tout en préservant la pédagogie.
Même si tout n’est pas encore fixé et qu’une réunion est prévue aujourd’hui avec les professeurs, il est envisagé de maintenir les étudiants en 100% présentiel et de partir sur deux jours et demi en alternance pour les élèves de terminale et de première et deux jours en alternance (au lycée/à la maison) pour les élèves de seconde.
En terminale, les cours en classe seront sûrement adaptés afin de privilégier les examens. Pour le moment, rien n’est figé car les emplois du temps, véritables casse-tête, sont en phase de test.