Le veau à 10 balles
Il est de bon ton de charger la mule et d’accuser les agriculteurs de tous les maux de la terre. Et bizarrement, lorsqu’une information les dédouane de pratiques contestées, il en est rarement question dans les médias. Mais où sont donc passées Elise Lucet et ses convictions très personnelles ?
L’exposition globale des animaux aux antibiotiques a baissé de 45,3 % en huit ans. Simplement, de 2018 à 2019, la baisse est de 10,9 %. La performance est remarquable et va au-delà des objectifs fixés en 2012.
Mais voilà, derrière les chiffres moyennisés se cachent de grandes disparités avec, sur un an, une baisse 16,4 % chez les porcs, de 12,8 % dans la volaille et de 9,9 % chez les bovins. En revanche, le plus intéressant est les catégories en hausse : les lapins (+1,5 %) et les chats et chiens (+2,1 %) soit exactement les catégories sorties du monde de l’élevage mais bien ancrée chez les particuliers. Autrement dit, les mêmes consommateurs qui dénoncent l’emploi d’antibiotiques dans les fermes avec la crainte de les retrouver dans leur assiette les utilisent allègrement même si, il est vrai, ils ne mangent pas leur chien.
L’autre élément intéressant dans cette étude est l’explication à cette baisse dans les élevages. En fait, les animaux ont tellement perdu de valeur dans un contexte de surproduction et de baisse des prix qu’il est devenu trop coûteux de les soigner et donc d’engager des frais dessus. Pour info, un veau de 8 jours, aujourd’hui, vaut à peine 10 € alors qu’un chien de race est plutôt autour de 1 000 € !
Frédéric Thévenin
f.thevenin@jhm.fr
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