Communication : Les Jeunes agriculteurs de Haute-Marne se dénudent pour se raconter
Pour la troisième année consécutive, les Jeunes agriculteurs de Haute-Marne publient leur calendrier d’hommes et de femmes dénudés. Le but est de faire connaître la profession et accessoirement de s’amuser. Il est manifestement atteint.
Il est devenu un rendez-vous incontournable et sa sortie est attendue bien davantage que le Messie. Les Jeunes agriculteurs viennent de mettre en vente l’édition 2021 de leur calendrier. Des jeunes agriculteurs 100 % haut-marnais s’y mettent à nu. Une production locale et des circuits courts que ne renie pas la tendance actuelle.
A l’intérieur de ce calendrier, des jeunes, filles et garçons, se mettent en scène et se prennent en photo dans leur exploitation ou dans leurs cultures. Rien de pornographique si ce n’est quelques parties qui se révèlent ou se devinent. En fait, cette publication est fondée sur le fun avec deux intentions : distraire les participants et parler de la profession.
Emilie Poë, animatrice JA52, explique vouloir ainsi « promouvoir le métier et les filières de Haute-Marne ». La diversité est de mise, en matière de modèles mais aussi de productions. Les agriculteurs et agricultrices se retrouvent parmi les moutons, les vaches laitières, les vaches allaitantes, les porcs, dans les vignes, les grandes cultures, les tournesols ou encore en contact direct avec un tracteur moussant.
La petite nouveauté de l’année est la présence, à côté de la photo, d’une citation ou d’une phrase qui décrit la filière. Mais, Emilie Poë le dit : « Cette tendance dénudée et non provocante est faite pour marquer les esprits. » L’idée est, clairement, de faire fonctionner le syndicat, de redynamiser les cantons et trouver de nouveaux adhérents.
Le calendrier est une pure action de communication et l’animatrice avoue qu’il n’est pas compliqué de trouver des modèles. « Il ne faut pas les pousser longtemps pour qu’ils se déshabillent. » Quant aux mises en scène, elles sont sorties de leur imagination et les jeunes agriculteurs n’en manquent pas.
Parmi eux, Thomas Meuret a 21 ans. Il est agriculteur depuis bientôt deux ans à Poinson-lès-Fayl au sein du Gaec de Briscot. Aux côtés de son père et de son oncle, il produit 450 000 litres de lait par an et d’innombrables céréales, protéagineux et oléagineux comme du colza, du blé, du soja, du maïs, du blé dur ou du tournesol. L’originalité de la structure est de transformer et de commercialiser une partie de cette production sous forme de farine, pâtes, huiles ou lentilles. Le tout en bio. Ce projet de circuit court est apparu au moment de l’installation de Thomas Meuret et, depuis un an, les ventes ont débuté grâce à un dépôt à la ferme, des dépôts en magasins à Fayl-Billot et Langres et auprès de restaurants et de cantines.
Quant à la présence du jeune homme dans le calendrier, elle est basée sur la volonté de se marrer et de ne pas se prendre la tête. Il explique ne pas être pudique et donne deux vertus au calendrier : « Faire connaître le monde agricole et aller au-delà du métier en plaisantant. »
L’an dernier, le calendrier avait été publié à 800 exemplaires. Cette année, 600 ont déjà été écoulés ; 200 sont en réédition mais il faut se dépêcher car les demandes affluent de partout, de Belgique, de Corse ou de Bretagne.
Frédéric Thévenin
Renseignements au 03.25.35.03.82