Clarifier – L’édito de Christophe Bonnefoy
Le ministre de la Santé, Olivier Véran, relevait il y a quelques jours les effets de la pandémie sur la santé… morale des Français. Plus précisément, il constatait que les mesures prises pour enrayer la crise sanitaire – et leurs conséquences, économiques notamment – avaient fini par provoquer un sacré coup de blues dans le pays. Les courbes brutes du taux d’incidence ou du nombre de malades hospitalisés ne sont pas bien difficiles à dessiner. Celle de notre moral est plus difficilement traçable sur un simple graphique. Elle montrerait pourtant, le cas échéant, que le pays a besoin qu’on lui montre une voie plus claire qu’elle ne l’est actuellement. Une voie qui rassure.
Compliqué, alors qu’il est impossible par définition de poser une date sur la fin de la pandémie. Emmanuel Macron devra pourtant demain soir s’efforcer de clarifier les choses. D’esquisser une sortie de crise qui apparaisse moins floue qu’aujourd’hui. Il n’a d’ailleurs pas dit autre chose ce week-end au Journal du dimanche.
Mais l’exercice est loin d’être évident. Il pourrait ressembler à l’évolution d’un funambule sur son câble, sans filet. Fermer la porte à toute nouvelle explosion de la pandémie tout en donnant la sensation qu’on desserre quelque peu l’étau, voilà qui peut paraître impossible à mener de front. On verra.
Une seule chose est certaine : le chef de l’Etat n’annoncera pas un déconfinement pur et simple, mais des aménagements, qu’on nous annonce en trois étapes : au 1er décembre, juste avant les vacances de Noël et début janvier. Des échéances rapprochées dans le temps, histoire d’aider à prendre son mal en patience. Bon an mal an.