La tête ou les jambes
Stratégie très étonnante du côté de Danone qui annonce la suppression de 2 000 postes dans le monde dont 400 en France dans le cadre d’un plan d’économies de plus d’un milliard d’euros d’ici 2023. Ce plan de réduction d’effectifs est le plus grand de l’histoire de Danone et il est principalement dû au fléchissement des branches « eau » avec, par exemple, Volvic et Evian et “infantile” avec l’alimentation pour enfant. La première car les restaurants sont fermés pour cause de pandémie. La seconde car le nombre de naissance dans le monde baisse.
Le pourtant très social Emmanuel Faber, le PDG de Danone, assume : « face à une situation comme celle-ci […] je ne connais ni entreprise ni patron qui ne réagirait pas ». La réaction peut paraître brutale puisque l’entreprise a réalisé, l’an dernier, son meilleur chiffre d’affaires (25,29 milliards d’euros) et son plus gros bénéfice (2,52 milliards d’euros). Impossible de ne pas penser que les actionnaires ont voulu être ménagés. D’ailleurs, l’action est déjà repartie à la hausse.
Malgré tout, le choix reste original voire audacieux puisque « ce sont surtout des dirigeants, des cadres et des managers – il y a très peu d’employés – qui sont visés par ces suppressions de postes ». L’homme a fait le choix de redonner plus d’autonomie au terrain en privilégiant le productif à l’administratif, en supprimant des sites redondants comme à Paris, en s’attaquant à la tête de l’entreprise plutôt qu’aux jambes comme il est trop souvent le cas. Dans cette logique, les éleveurs qui, malgré tout, fournissent la matière première à la branche “produits laitiers” devraient être préservés en termes de prix du lait. Et si les hôpitaux, ministère et autres suradministrations s’inspiraient de cette logique en revenant aux valeurs de base, aux valeurs de la base ?
Frédéric Thévenin
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