D’inquiétants problèmes d’approvisionnement dans les commerces de Chaumont
Certains commerçants locaux se heurtent à des problèmesd’approvisionnement en produits habituellement très bien référencés.Ils doivent s’adapter au jour le jour. Explications.
Les fermetures et (re)fermetures liées à la Covid-19 ne sont pas les seuls problèmes auxquels se heurtent les commerces chaumontais. Aujourd’hui, ce premier souci est a priori réglé avec la réouverture de tous les magasins (lire page 11). Mais, certains secteurs font déjà face à d’importants problèmes d’approvisionnement.
Par exemple, en matière de jouets, dans une économie mondialisée, les fabricants, et donc les fournisseurs, se sont empressés de se tourner vers les pays non confinés en délaissant les autres. Le résultat est immédiat. Dans des boutiques comme JouéClub, des références ne sont plus accessibles alors que la saison des jouets est très courte qu’il sera bientôt trop tard. Heureusement, la boutique chaumontaise avait devancé le problème en passant des commandes à l’avance.
Le souci est identique à la boutique Baz’Art mais la stratégie est différente. Les objets et décorations liées à Noël ne sont toujours pas livrés et Aurélie Baudel a préféré annuler la commande. Elle sait que la période de vente est très courte et, passée cette date, la marchandise va lui rester sur les bras.
La propriétaire du magasin note aussi l’absence de références en matériel dans la catégorie “Beaux-Arts”. Qu’elles viennent de France ou des Pays-Bas, le traitement des commandes et les livraisons sont extrêmement longs. Une seule raison à cela : le chômage partiel instauré dans les entreprises qui ralentit la production du matériel.
Au Fin Gourmet, Sandrine Constant distingue une multitude de situations qui explique ces difficultés d’approvisionnement. Elle n’est plus fournie en boîtes métalliques d’apparence ancienne pour la simple raison que l’entreprise « a mis la clé sous la porte ». Même chose pour une maison familiale de bonbons à l’ancienne. « Elle n’est pas fermée mais nous n’avons pas de nouvelles ». Ces petites structures sont extrêmement fragilisées par la crise sanitaire.
Dans d’autres domaines comme les moules à gâteau, les fruits confits ou les emballages, des commandes ont été passées fin octobre et Sandrine Constant n’a toujours pas été livrée. Les fournisseurs font face à des problèmes de stocks épuisés, de personnels parfois “covidés” et donc de productions au ralenti. Aux problèmes des fournisseurs s’ajoute le problème des livreurs qui sont « inondés de colis sans pour autant mettre davantage de camions sur les routes ». Pour un livreur du Fin Gourmet, le volume de colis à traiter a été multiplié par neuf.
Sandrine Constant explique que, dans ce contexte, « la gestion de la boutique est compliquée même si elle a pu ouvrir durant le reconfinement ». Elle s’adapte au jour le jour et fait face aux incertitudes. Problème : elle craint que les difficultés ne fassent que commencer car « avec la réouverture des magasins, les entreprises vont devoir faire face à un afflux de commandes notamment pour satisfaire les comités d’entreprise ». Elle parle d’un futur goulot d’étranglement.
Frédéric Thévenin