Liberticides – L’édito de Patrice Chabanet
Dans un rituel bien rodé, les black blocks ont vampirisé à Paris la manifestation organisée contre la Loi sécurité globale. Voitures incendiées, mobilier urbain détruit, boutiques dévastées, policiers et gendarmes provoqués et agressés. Au moment où certains dénoncent les comportements liberticides du pouvoir quand il prône le floutage des forces de l’ordre en action, on aimerait entendre de ces mêmes voix une condamnation sans appel des agissements d’une voyoucratie sans scrupule à l’idéologie fumeuse. N’est pas révolutionnaire qui veut et le maniement de la barre de fer et du cocktail Molotov n’a rien d’héroïque. Les attitudes liberticides sont bien de ce côté-là. Quand ils arrivent à articuler une explication – les slogans peints sur les murs – on croit comprendre que ces adeptes des tenues noires sont contre tout. Des anarchistes pour autant ? Ont-ils lu Bakounine ou Louise Michel ? On peut en douter…
La multiplication de ces actes de barbarie urbaine pose chaque fois la question de la mise hors course de leurs auteurs. Le gouvernement retient ses coups pour éviter le moindre mort dans les affrontements. Mieux vaut de la casse matérielle qu’un seul décès qui serait exploité politiquement. Du côté des manifestants – pacifiques – les organisateurs s’en lavent les mains et font porter la responsabilité des désordres sur le gouvernement et les forces de l’ordre. Un peu facile…Cela fait des décennies que ça dure. D’autres samedis verront la rue parisienne se transformer en scènes de bataille. Les gagnants ? Les black blocks qui occultent les messages des manifestants et qui, c’est le cas de le dire, occupent le terrain. L’extrême droite qui souligne l’incapacité chronique du pouvoir à se faire respecter. Triste bilan pour une démocratie incapable de faire mordre la poussière à quelques centaines d’abrutis.