Bourbonne-les-Bains : grand ménage à la médiathèque
A défaut de pouvoir recevoir du public, le pôle culturel s’est lancé dans la redécouverte de vestiges quelque peu oubliés dans les réserves de son musée.
Bassine d’eau, brosse à dents et aspirateur : l’accueil de la médiathèque a pris des allures de chantier archéologique depuis fin octobre. C’est que depuis le reconfinement, Marine Chouleur et Laurence Leroy, les deux bibliothécaires, y manipulent autant les livres que les tessons de céramique, fragments de colonnes et autres ossements.
L’impossibilité d’accueillir le public a dégagé un temps que la responsable du pôle culturel, Laëtitia Copeau, a décidé d’employer à des tâches jamais accomplies.
Ainsi, des dizaines de cartons et de caisses remplis de mobilier archéologique, ont quitté le sommeil dans lequel ils étaient plongés depuis plus de 40 ans. Des vestiges de fouilles qui avaient fini par être oubliés dans le grenier des anciens communs du château, qui hébergent le pôle culturel.
Il aura fallu l’embauche de Laëtitia Copeau, voilà un an, pour que le musée municipal retrouve un conservateur, 23 ans après le départ de Benoît Decron. Et que l’on redécouvre, à cette occasion, le mobilier gallo-romain tiré des fouilles archéologiques accomplies en 1978 sur la place des Bains. C’est-à-dire au moment de construire l’actuel établissement thermal. Un sauvetage au milieu des pelleteuses, sans moyens et qui, inévitablement, « n’a pas abouti à de vraies fouilles documentées », constate Laëtitia Copeau.
Démarche scientifique
Sous la poussière, quelquefois même, la terre que l’on enlève, c’est donc le temps qu’il faut remonter. « On mène un travail d’inventaire, reprend la responsable du pôle culturel. Cela consiste à attribuer un numéro à chaque objet ou dans le cas présent, chaque sachet d’objets conservés, puis de renseigner pour chacun une fiche, sur un logiciel acquis l’an passé ». En 2011, la commune avait confié ce travail à une société privée. Mais les opérations n’avaient pas été conduites dans le strict respect des normes imposées aux établissements qui comme à Bourbonne, ont droit à l’appellation de “Musée de France”. Celles en cours, si elles n’ont rien de spectaculaire, posent les fondations d’un vrai travail scientifique. Et qui sait, permettront aux visiteurs de découvrir de nouveaux témoins du passé lorsque le musée rouvrira ses portes, en mars.