Roland-Garros : les douze travaux de “Rafa”
Comme l’an passé, Rafael Nadal a terrassé Dominic Thiem, dimanche, en finale de Roland-Garros. A l’issue d’une très belle partie de trois heures, Nadal a soulevé son douzième trophée Porte d’Auteuil. Hallucinant.
Dimanche, l’Espagnol Rafael Nadal a remporté son douzième titre à Roland-Garros. Un chiffre surréaliste mais pourtant bien vrai. Les superlatifs manquent pour qualifier la performance du Taureau de Manacor, ogre de l’ocre, qui a pris la mesure de l’élève autrichien, Dominic Thiem, en quatre sets (6-3, 5-7, 6-1, 6-1).
Après deux sets de très grande qualité, avec des échanges parfois hallucinants, Nadal a fait craquer physiquement le jeune Autrichien, très agressif dans la deuxième manche, et qui devra attendre encore un petit peu avant de soulever le trophée. Ce dernier, qui avait déjà battu plusieurs fois le Manacorien sur terre battue, en deux sets gagnants, mais qui avait toujours perdu en trois manches lors de leurs trois rendez-vous parisiens, avait, il est vrai, joué du jeudi au dimanche (demi-finale sur deux jours et plus de quatre heures contre Djokovic, vendredi et samedi), quand Nadal n’a disputé qu’un match le mardi puis le vendredi. « Je me sentais bien. Jusqu’àu troisième set, cela allait. Il y a eu cette petite baisse qui n’aurait pas prêté à conséquence si ce n’était pas Nadal en face », résume, beau joueur, le vaincu, satisfait de son très bon tournoi, notamment de son succès contre Novak Djokovic, qui en était à 26 succès de rang en Grand chelem. Les aléas climatiques n’ont a priori pas pesé sur la domination de l’Ibère, qui se rapproche à deux unités du record de Roger Federer (18 titres pour le Majorquin). « Rafael était déjà une légende avant ce douzième titre. C’est incroyable quand je pense à la première fois où nous étions en finale. Cela a été dur car Rafael est arrivé mal préparé à Monte-Carlo, avec la fatigue à Indian Wells. Après, à Barcelone, il ne s’est pas bien senti. A Madrid, c’était mieux. Je ne crois pas qu’il soit plus fort que lors du match de 2008 contre Federer. Mais il a un niveau suffisant pour battre un très bon adversaire, Dominic Thiem. Le service et le revers sont meilleurs. J’espère que cela n’est pas la dernière fois qu’il gagne le trophée. Mon neveu se rapproche à deux Grands chelems du record de Federer. On verra bien à Wimbledon et l’US Open », analyse Toni, l’oncle de Rafa, son entraîneur depuis tout petit jusqu’à l’an passé.
« Présent du premier au dernier point »
Pour le directeur du tournoi, Guy Forget, la performance de Nadal a été une nouvelle fois époustouflante. « Je suis abasourdi, bouche bée devant la performance de l’Espagnol. Pourtant, Thiem l’a poussé dans ses retranchements. Il y avait une telle vitesse, une telle intensité, une telle perfection au début du match que je me demandais qui allait craquer le premier. L’Autrichien avait le break d’avance au premier set, mais Nadal a trouvé les ressources pour faire baisser son adversaire. Il est présent du premier au dernier point. Il conserve cette rage de vaincre depuis quinze ans. C’est son 12e titre. Je n’ai pas les adjectifs », résume le responsable, qui pense que Nadal sera encore favori, l’an prochain. « On a la chance d’avoir deux champions galactiques comme Federer et Nadal. Quand ils seront partis, ils nous manqueront l’un et l’autre », poursuit Forget.
Avec une telle hargne sur le court, aucune faille visible dans le jeu, Nadal, quand il n’est pas blessé, fait peur à tout le monde sur le circuit (93 victoires pour deux défaites à Paris). A 33 ans, “Rafa” – qui a gagné ici pour la première fois il y a quatorze ans – n’est pas du tout rassasié et la nouvelle génération, incarnée par les Thiem, Zverev ou Tsitsipas, ne semble pas encore prête pour lui enlever son trophée préféré.
Nicolas Chapon
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