Roland-Garros : ciel gris et cœur lourd pour les Bleus
Hier, le ciel était lourd dans les travées de Roland-Garros. Comme dans le cœur des Françaises. En effet, avec la surprenante défaite de Caroline Garcia contre la Russe Blinkova, inconnue au bataillon, il n’y a plus de Bleue après le deuxième tour. Une première depuis 1986. Comme par le passé, la Lyonnaise, qui a de la famille en Haute-Marne, a eu du mal à gérer ses émotions sur le Central. Même si elle ne partage pas cet avis. « C’est une défaite qui fait mal. La balle ne sortait pas de ma raquette. Elle était courte. Je n’ai pas vraiment d’explication. Je n’étais pas dans le bon timing, je manquais d’efficacité, et dans la bonne intensité. Mon adversaire m’a mise sous pression, notamment côté revers », analyse la N°1 française, qui a fait court en salle d’interview. Après avoir dominé largement la première manche, Garcia s’est sabordée, craquant notamment après avoir mené 3-0 (et double break) dans la troisième manche. Comme en 2016, son chemin s’arrête à ce stade de la compétition. Après un quart puis un huitième de finale à Paris, cela fait tache. Mais ce n’est finalement pas si étonnant au vu de la saison de la 22e mondiale (deux huitièmes de finale et beaucoup d’éliminations prématurées) malgré une finale récente à Strasbourg. « Je suis déçue, mais je ne vais pas tout remettre en question. J’ai envie de continuer à apprendre », poursuit Garcia, qui n’a pas encore trouvé la clé de la réussite Porte d’Auteuil.
Hoang, vent de fraîcheur
Le
rayon de soleil est en revanche venu d’Antoine Hoang. Passé plusieurs
fois par le Future de Saint-Dizier (voir ci-dessous), le Varois de 23
ans s’est offert le plus beau succès de sa carrière. Classé aux
alentours de la 150e place mondiale avant le tournoi, Hoang retrouvera
un autre Français, Gaël Monfils, pour une place en huitième de finale.
Alors qu’il a sauvé trois balles de set dans la troisième manche, à un
set partout, le Mousquetaire au revers à deux mains de toute beauté – a
finalement pris le meilleur sur l’Ibère de 35 ans, quart de finaliste
cette année à Rome, après une sacrée bataille entre deux cogneurs. « Je
profite du moment car je ne m’étais pas fixé d’objectif de résultat sur
les deux premiers matches. Je savais que Verdasco avait une grosse
frappe. J’ai joué mon jeu, j’ai pris la balle tôt et je pense avoir été
solide des deux côtés. Quand Fernando (Verdasco) a commis deux doubles
fautes d’affilée, sur ses balles de set, on ne peut pas tout
expliquer », explique le Varois, encore dans la retenue, comme à la fin
de son match. Concernant l’affiche contre Monfils, sur un grand court,
demain, Hoang savoure d’avance. « Je connais Gaël de la télévision. Il
m’a fait vibrer en coupe Davis et ici à Roland. Il a l’air super gentil. Le public sera partagé. »
Pour
Gaël Monfils, le futur adversaire d’Hoang, le succès tranquille contre
Adrian Mannarino n’a rien de surprenant. « Je suis bien rentré dans mon
match. Je me suis fait breaker au début de la deuxième manche, mais j’ai
fait une partie solide », explique simplement La “Monf”, le N°1
français, toujours décontracté, et qui a expliqué l’importance de son
coach (Liam Smith) dans sa réussite présente.
Clap de fin logique pour Barrère et Benchetrit
Quant à Grégoire Barrère, qui comme Hoang a bénéficié d’une invitation, la route s’est arrêtée avec les honneurs contre le géant russe Khachanov. Si le Parisien peut regretter de ne pas avoir conservé son break dans la deuxième manche, finalement perdu, son Roland demeure une réussite, avec une défaite honorable en quatre manches. Même chose pour Elliot Benchetrit, très loin au classement, et dominé logiquement par le finaliste de Monte-Carlo, Lajovic. Pour Gilles Simon, battu par le qualifié italien Caruso, là encore, cela n’est pas une énorme surprise. Lucas Pouille, en grosse difficulté sur le Central (mené deux manches à une et 3-1), contre le modeste Klizan, la nuit pourrait porter conseil à l’élève d’Amélie Mauresmo.
Au rayon des favoris, ça passe pour Djokovic, Thiem et Zverev, chez les hommes, et Halep, Osaka et Serena Williams, chez les dames.
Place aujourd’hui aux trois Bleus qui attaquent le troisième tour, Nicolas Mahut, Benoît Paire et Corentin Moutet. Et tous les trois ont un coup à jouer car ils n’affrontent pas les meilleurs.
Gaël Monfils a passé l’écueil du deuxième tour et il retrouvera Antoine Hoang au suivant.
Nicolas Chapon
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