Décès de Michel Célie, éditeur de Bernard Dimey
Michel Célie, l’éditeur musical et l’ami du poète nogentais Bernard Dimey, est décédé vendredi. Le dernier des Capenoules
avait 87 ans. Philippe Savouret, de l’association Bernard-Dimey,
qui le rencontrait régulièrement, revient sur son parcours.
Michel Célie est venu au Festival Dimey jusqu’en 2006. Des ennuis de santé l’en ont ensuite empêché. Il est décédé vendredi 1er avril. Originaire de Mouscron (où est né Raymond Devos), Michel Célie a créé avec Pierre, son frère, et Robert Lefèvre, l’émission de télévision “Les Copains du samedi”. Les soirées se terminaient entre amis en chansons 100 % Ch’ti : les Capenoules sont nés.
«Pour préserver le folklore du Nord et pour enregistrer Les Capenoules, une maison de disques est créée à Paris. Le catalogue présentait Raoul de Godewarsvelde, Mouloudji, George Zampfir, Jean-Claude Pascal, Michel Murty, Claude Barzotti et quelqu’un qu’on connaît bien dans la région : Claude Vanony. Ce sont eux qui ont produit des tubes comme “Besoin de rien, envie de toi” de Peter et Sloane ; “La Danse des canards” qui a été vendue à 3,2 millions d’exemplaires. Les succès commerciaux permettaient de produire des coups de cœur moins vendables», explique le conservateur de la médiathèque de Nogent.
Si Michel Célie a connu Jacques Brel à 19 ans, le personnage qui l’aura le plus marqué c’est Bernard Dimey.
Il avait expliqué leur rencontre : «J’étais au Bar des artistes à l’Olympia et là j’entends un homme incroyable réciter un poème, c’est Coquatrix qui m’a dit que c’était l’auteur de “Mon truc en plumes”. Je l’ai rattrapé, on ne s’est plus quittés.» Régulièrement, Bernard Dimey et Michel Célie se retrouvaient au fameux Lux-bar. Les frères Célie se sont consacrés à la promotion de Bernard Dimey sous le nom “Paroles de Dimey”. «Grâce à Michel Célie, Bernard Dimey a voyagé au Québec d’où il nous a rapporté le texte “Le Français”, hélas toujours d’actualité, et en Egypte, chère à Michel, il nous a fait cadeau des “Enfants de Louxor”. C’est d’ailleurs un caillou ramassé dans la Vallée des rois que Michel a glissé dans la main de Bernard avant de refermer son cercueil. Michel Célie s’est voué principalement à perpétuer sa mémoire sur disque puis CD et à travers des expositions. Mais en 2010, il arrête définitivement et vend le fonds Dimey aux éditions Raoul Breton qui malheureusement ne le font pas fructifier. Michel était intarissable sur ce grand poète nogentais. C’est le grand ami et dépositaire de la mémoire de Bernard Dimey qui vient de nous quitter», conclut Philippe Savouret.